Les chroniques des aventuriers de Machecoul

Une biographie écrite par Valerie Jean Biographe

Les chroniques des aventuriers de Machecoul

Extrait du livre

Laissez-moi vous raconter l’épopée africaine de mon père, cet homme actif, débordant de projets, qui réussit malgré la difficulté des chantiers qu’il menait là-bas, a réussi à fonder sa famille.

Le baroudeur solitaire

Cette période passée sur le continent africain débute en 1924 avec son arrivée à Abidjan en Côte d’Ivoire pour un engagement de deux ans avec la FAO, (compagnie française de l’Afrique occidentale) comme agent de factorerie (bureau de commerce dans les colonies). Après 1 an, il est en poste à Bouaké en Haute-Volta.

Puis en 1926, il quitte la FAO pour retourner en Côte d’Ivoire dans une exploitation forestière dans la région du Grand-Bassam.

En effet, après la guerre de 1914-1918, les routes commerciales sont à nouveau ouvertes et il existe des opportunités pour l’exploitation forestière des colonies françaises d’Afrique. C’est ainsi que de nombreuses petites sociétés disposant de quelques moyens techniques pour exploiter le bois obtiennent des permis de coupe.

Pour papa, en 1927, c’est un retour en France pour un congé mérité. Son voyage par bateau a duré 18 jours. La même année, il revient au Gabon employé par la maison UCAF, entreprise d’exploitation forestière. Il est en charge de la commercialisation du bois : comptabilité, achat et organisation du transport des grumes. Pour ce faire, il se déplace dans divers lieux : Port Gentil, Libreville. Puis il est en charge de plusieurs chantiers forestiers. Cela lui permet de lancer un chantier à son compte aidé de l’UCAF pour obtenir le permis d’exploitation.

La prospection pour établir son chantier est la première opération : elle a pour but de repérer les arbres exploitables et d’en dresser la carte. C’est leur emplacement qui définit les bases de l’exploitation du chantier : le lieu de campement, les voies de débardage, le lieu de stockage des troncs et leur expédition vers le point d’embarquement.

L’abattage se faisait à la hache, le débardage avec des lianes ou au « mirombo » et l’évacuation des grumes en radeaux descendant au fil de l’eau jusqu’au port d’embarquement.

Parallèlement à la gestion de son exploitation forestière, papa devient le directeur de la Société Agricole et Forestière du Gabon.

Plus tard, au retour d’un congé en France, il décide de s’associer avec un certain Folquet pour étendre ses activités à la fabrication d’eau gazeuse, limonade et à la boucherie. Il confie ses affaires à son associé et repart en congé en France.

C’est l’occasion de laisser son cœur à Germaine avec qui il se fiance avant de repartir. L’association sera un échec : pour la boucherie, il y avait un gros concurrent et pour la limonade, elle ne se conservait pas et s’altérait trop rapidement.

Quant à l’exploitation forestière en 1930, elle ressent le contre coup de la crise économique de 1929 et le bois ne se vend plus. Mon père se retrouve sans travail. Il fait alors le taxi, des bricoles à Libreville avant de partir dans la brousse chasser l’éléphant pour faire le commerce de l’ivoire qui ne rapporte plus assez. Il décide de rentrer en France se ressourcer et retrouver Germaine, sa fiancée.

L’épopée familiale

Mes parents se marient en 1931 et embarquent pour l’Afrique. Mon père est de nouveau employé par l’UCAF à Libreville pour la gestion du commerce de bois et l’encadrement de chantiers forestiers. Avec le soutien de Mr S, son patron, il ouvre un nouveau chantier forestier pour son compte. Tout marche bien, la vente du bois étant bien repartie.

En 1933, le premier né de la fratrie voit le jour à Libreville. En 1934, la famille rentre pour des congés. En 1935, mes parents retournent au Gabon avec le petit Julien dans leurs bagages par cargo, via la Hollande (Pays bas). Le voyage dura 21jours.

La Société d’Entreprises Africaines avait bien le permis d’exploitation forestière, mais n’avait pas déposé de concession qui consistait à délimiter au préalable une parcelle délimitée pour l’exploitation. Mon père doit partir prospecter en forêt pendant plusieurs mois, laissant maman et Joël à Libreville.

Il ne s’agissait pas seulement de trouver un peuplement d’okoumés (arbres), mais il fallait qu’ils soient valables et qu’ils ne soient pas localisés sur une concession déjà enregistrée, sachant que les cartes étaient approximatives, voire fausses !

Inutile de dire combien le travail dans la brousse est difficile et exténuant. L’art du rafistolage et de la débrouille est essentiel pour un exploitant forestier. Il faut aussi des caractères bien trempés pour résister à l’isolement et une santé robuste pour affronter le climat très humide usant les organismes les plus sains. Enfin, le courage est indispensable, de même la renonciation à une vie tranquille et bien réglée !

Mais le travail acharné de papa paye, le bois et les radeaux se vendent bien et dès 1937, la famille peut repartir en congé vers la France. C’est pendant cette pause, en janvier 1938 que survient la naissance à Nantes de Marie, la seule qui soit née en France, avant de retourner au Gabon en 1938.

Mon père avait laissé le chantier à la garde d’un Européen, Mr H qui devait poursuivre le travail et ouvrir un autre chantier : pose des rails pour le transport par wagonnet, sorties de route pour évacuation du bois, etc.

Quand ils sont arrivés, rien n’était prêt. La case familiale dans la brousse n’était même pas terminée. Malheureusement il ne restait que 2 mois pour sortir le contingent de bois alloué pour l’année. Dès le lendemain de son arrivée, mon père lançait l’abattage… Il a réussi à débiter tout le bois prévu et à l’envoyer à l’embarquement en temps voulu.

En cette année 1939, tout marchait bien quand la guerre fut déclarée ! Dix ans après la crise de 1929, le monde économique s’arrête. Mon père se retrouve sans acheteur encore une fois puisque plus aucun cargo ne prend en charge le bois. Comme beaucoup de français, mon père est mobilisé et il part à destination de la Libye via le désert. Mais arrivé à Brazzaville, au regard de sa situation familiale, comme deux autres soldats il est renvoyé à Libreville tout en restant mobilisé.

Jeanine, la troisième de la fratrie naît en avril 1940.

Le chantier de bois étant quasiment à l’arrêt, mon père installe la famille à Kango où il démarre diverses activités lui permettant de vivre décemment : plantations de café, cacao, ananas, mandarines et avocats, élevage de porcs, poulets et moutons pour le commerce de détail et de gros. Il crée des boutiques dans toute la région.

En 1942, Nadège pointe le bout de son nez.

Parallèlement à ses affaires, papa prend en charge la gestion des concessions d’Européens coincés en Europe. Il a également l’obligation en temps que mobilisé d’effectuer régulièrement des stages militaires.

Une année se passe et épuisés par le climat humide du Gabon, papa décide de partir pour le nord Cameroun où l’air est plus sain. Le voyage se fait en camion pendant trois jours, c’est harassant pour tout le monde. Et à l’arrivée à Yaoundé, je tombe malade, à cause d’un gros furoncle infecté. Bien sûr je n’ai pas de souvenir étant bien trop jeune. Je suis hospitalisée pendant plus d’un mois à l’hôpital, maman reste avec moi tandis que mon père et Joël repartent à Edbolova avec le reste de la famille.

Mon père rejoint le Docteur Gouvelen qui dirige un centre de lépreux et sommeilleux et qui propose de nous installer à Ayos pendant deux mois avant de revenir à Kango. Mes parents se relaieront à mon chevet à Yaoundé pendant trois mois. Plus tard, vers quatre ans j’ai mangé du vert-de-gris, de la moisissure d’un vieux poste de radio. On était en pleine brousse, il n’y avait ni docteur ni d’hôpital. Maman m’avait gavé de lait pendant plusieurs jours pensant endiguer les effets du poison. On sait aujourd’hui que le lait n’a aucun effet en cas d’intoxication, mais c’est ce qui se disait à l’époque. J’avais été bien malade, mais mon corps a repris le dessus.

Maman cousait tous nos vêtements. Un jour, je me suis enfoncé l’aiguille de la machine à coudre de maman dans le doigt. Mes parents ont eu beaucoup de mal à la retirer et ont évidemment géré la situation au mieux, en appliquant un désinfectant et surveillant la plaie. Bon sang que j’ai eu mal. Seulement je peux dire que je n’ai plus jamais touché une machine à coudre ou même une aiguille !

En 1944, naît Micheline la benjamine de la famille. Cette année-là, mon frère est reparti tout seul en France, sur le Hoggar bateau faisant la liaison avec l’Afrique, pour pouvoir poursuivre sa scolarité. Il était attendu par notre grand-mère Jeanne Rollin, qui prendra soin de lui pendant tout le temps de notre absence.

Les dernières années, nous sommes restés sur l’exploitation vivrière de Kango au bord du fleuve Komo où mon père cultivait des mandarines, des ananas, etc. À cause de la guerre, les routes maritimes devenues trop risquées sont fermées ce qui entraîne l’arrêt de l’exploitation forestière. Ainsi, à partir de 1939, coupés de la France et de ses exportations, il a fallu se débrouiller.

Maman rendait visite régulièrement à Sœur Gabrielle, une religieuse installée à la mission Sainte Marie du Gabon de Libreville. C’était une jeune femme originaire de Nantes et cela faisait du bien à maman d’aller discuter du pays de temps en temps avec une compatriote. J’ai retrouvé le recueil des mémoires africaines de sœur Gabrielle, qui raconte son épopée africaine et des expériences de mission. J’ai repris plusieurs choses de ces anecdotes que nous avons vécues nous aussi au Gabon.

Il n’y avait plus de lait, nous râpions la pulpe des noix de coco pour en extraire le jus que nous passions dans un linge fin en versant de l’eau bouillante. Pour la viande, il était courant de manger un civet de rat palmiste, un petit rongeur qui passe sa vie dans les palmiers. On utilisait la peau des troncs de bananiers pour faire des bandes de tissus et la graisse de boa nous aidait à calmer les abcès. Pour l’école, les enfants écrivaient sur des planches de gombo-gombo (du bois très tendre) avec une mine de carbone que l’on effaçait avec des feuilles d’arbres.

Notre vie quotidienne se pliait aux contraintes africaines : ici pas de bec de gaz pour nous servir le feu, nous devions aller chercher notre feu au creux d’un tronc d’arbre qui brûlait continuellement au bout du village. Et puis on subissait la torture des moucherons et des moustiques qui se précipitaient dès qu’on allumait la lampe tempête pour le soir.

Mais surtout, il y eut le bombardement du 1er novembre 1940 qui surprit tout le monde. Pourtant des grandes croix rouges avaient été cousues pour indiquer qu’il y avait des malades dans la mission. Le général de Gaulle est venu pour constater les dégâts et a permis la réparation des bâtiments qui avaient été touchés. Le 9 novembre 1940, on a assisté aux combats entre le « Bougainville » bâtiment de guerre vichyste qui gardait la rade et le cap de Palme et le « Savorgnan de Brazza » armé par les soldats de la France libre du Général de Gaulle.   Au bout de vingt minutes Le Bougainville fut en flammes et coula.

Le Père René Lefèvre eut le réflexe de mettre le canot à l’eau pour récupérer les soldats français victimes de cette lutte fratricide. Cette bataille se termina par la prise de Libreville par les Forces françaises libres sous les ordres du général de Gaulle.

Souvenirs d’enfant

J’étais encore très jeune quand nous étions en Afrique ; aussi mes souvenirs sont flous, mais il me reste des images fugaces.

Ma mère me racontait que c’est un python qui gardait la terrasse… j’avoue ne pas m’en souvenir, mais par contre je sais que des pythons peuvent être apprivoisés. Nous vivions au cœur de la brousse avec les singes. Un jour, j’ai dit à l’un d’eux qu’il était laid et il m’a mordu avant de ficher le camp !

J’ai un net souvenir des transports en pinasse dont j’avais très peur. On nous mettait là-dedans en nous disant : « vous n’avez pas le droit de bouger, sinon on chavire » ; et ça durait des heures !

Mes parents avaient tracé la piste pour arriver au village de brousse qu’ils avaient aussi construit et dans lequel nous vivions.Il fallait plus de 1 heure en camion pour atteindre notre village qui se situait en pleine forêt après le village de Kango. Il était aussi d’usage d’employer le Tipoy (la chaise à porteurs) pour se déplacer.

Les familles européennes sur les chantiers représentaient une minorité, car il n’était pas aisé d’élever les enfants dans la brousse, généralement loin de toute école et de centre de santé bien équipé.

Dès lors, il était plus raisonnable de rentrer en France, ce que mes parents décidèrent en 1946. Nous voici voguant sur l’atlantique durant un long mois avant d’arriver à Marseille en 1946.

Pour retrouver la suite des aventuriers de Machecoul:

On a tous droit à l’amour

Récit de vie

Accompagnement à l’écriture Valerie Jean Biographe

Illustration : Nathalie Richard

Monique Lacaille-Coufourier, fait le récit de son enfance. Confiée à la DASS, 15 jours après sa naissance, elle ne retrouvera jamais ni le foyer parental ni le partage d’une vie avec ses frères et sœurs de sang. Appuyés par documents et des témoignages, elle dévoile ici les souvenirs qui lui restent de cette vie d’esclave violentée par deux de ses nourrices.

Extraits du livre « on a tous droit à l’amour »

Ma liberté acquise, enfin, je me suis donné le droit d’écrire mon histoire. D’abord pour moi, pour déposer les mots de cette mémoire douloureuse, pleine d’interrogations, de doutes et de culpabilité… Tourner la page, c’est ce que je me souhaite et avec l’écriture de ce livre, je sais que je vais y parvenir. Raconter les circonstances de ma naissance m’a permis de suivre le fil d’une histoire occultée, découpée dont je redécouvre les acteurs comme une pièce de théâtre oubliée.

Des enfants de passage, des voisins compatissants

Comme je l’ai dit, dans cette famille de nombreux autres enfants de la DDASS sont passés.

Ma mère nourricière ne disait-elle pas à ses amis et devant moi :

  • J’avais des enfants de la DDASS pour m’offrir ma maison…

Vers mes 8 ans, deux fillettes en bas âge sont arrivées dans la famille.

Ines et Melinda. Cette dernière était une vraie sauvageonne. Je me souviens qu’elle déterrait les légumes du potager et les mangeait. Elle faisait énormément de bêtises et elle demandait une surveillance constante sauf que c’est à moi que revenait ce rôle ingrat !

Une fois elle avait bu de l’anisette berger pure, ce qui bien sûr eut pour résultat d’être ivre… elle s’accrochait aux rideaux et je voyais le moment où la tringle casserait… heureusement, ce jour-là Damien m’a sauvé la mise. Il lui a fait boire du café et l’a couchée.

La fois où elle avait bu dans une barrique de cidre entreposée dans la cave, c’est moi qui avais dérouillé !

Ma mère m’obligeait à les garder et outre le fait qu’elle me tenait pour responsable des dégâts qu’elle causait, je ne pouvais m’échapper et profiter de l’absence de ma mère nourricière pour aller jouer avec mes copines.

Tous les jours, j’avais l’habitude de prendre les clés de la porte du garage que je refermais derrière moi en partant et que je replaçais dans la boîte aux lettres. Ce jour-là, ma nourrice m’avait demandé de garder les clés, car elle s’était absentée.

Malencontreusement, par habitude, j’ai remis les clés dans la boîte aux lettres ! La panique me prit… comment faire ?

Je demandai alors à Jacquot un voisin de m’aider. Il a essayé pendant longtemps de récupérer les clés avec un fil de fer… le temps passait et je ne pensais qu’à une chose : la dérouillée que je me prendrai quand la nourrice rentrera.

Mon ange veillait et enfin Jacquot réussit à sortir la clé de la boîte aux lettres. Ouf, j’étais soulagée et en récompense, je lui ai fait un gros boujou !

Les colos de l’été

Régulièrement chaque été je partais en colonie de vacances, en montagne.

Dans mon souvenir, on faisait beaucoup de marches dans des endroits pas toujours sécurisés, je me souviens d’un jour où un des enfants était tombé dans le ravin…

Quant à moi, égale à moi-même, habituée à ne jamais me plaindre, j’étais partie en randonnée alors que j’avais des mycoses entre les doigts de pieds. Cela me grattait terriblement d’autant qu’on portait de grosses chaussettes de laine dans de gros brodequins.

Très vite les mycoses se sont enflammées pour devenir des véritables plaies ouvertes : je souffrais beaucoup et la nuit je pleurais en silence jusqu’au moment où la copine avec qui je dormais alerte les animateurs.

Quand ils ont constaté les dégâts, ils m’ont envoyé chez le médecin dès le lendemain qui m’a prescrit des bains de pied au permanganate.

J’étais au milieu du pré, assise les pieds dans une bassine à attendre l’effet cicatrisant du produit. Quand j’ai retiré mes pieds, je me suis affolée de voir mes pieds bleus, pleurant de rester comme ça ! Les animateurs m’ont rassurée m’expliquant qu’avec un lavage tout rentrerait dans l’ordre !

Les jours suivants, je n’avais plus à marcher et j’accompagnais les animateurs dans la jeep…Sur le sentier qui grimpait, je faisais coucou aux copines qui souffraient sous le soleil. Et le soir je ne dormais plus dans le dortoir mais à l’infirmerie.

Ces privilèges valaient bien une petite souffrance, non !

Cette année-là, à la fin de la colonie, ma nourrice avait tardé à venir me chercher. Je disais alors aux animateurs :

Ce n’est pas grave, placez-moi ailleurs !

Pour accéder à d’autres extraits de ce récit de vie:

https://www.biographe-valeriejean.fr/on-a-tous-droit-a-lamour/

La sauvageonne

La sauvageonne, La nature m’a sauvée

Un récit autobiographique dans lequel Jacqueline dévoile les misères de son enfance et de son adolescence. Une histoire qui décrit avec beaucoup de détails la vie d’après-guerre quand le monde rural et ouvrier était privé de tout, quand la tuberculose faisait des ravages… La nature sera l’espace dans lequel se réfugie la petite fille qui manque cruellement d’amour dans le centre pour tuberculeux puis plus tard, ses fugues la conduiront encore auprès des arbres, de la forêt et des champs.

Extrait du livre La sauvageonne

Au fil des jours

Les temps durs

Je suis souvent dans le passé à me souvenir de ces instants difficiles.

C’était à la sortie de la guerre, où l’alimentation manquait, nous n’avions pas de quoi faire un festin. Nous n’avions pas de réfrigérateur. Ma mère m’envoyait faire les courses très souvent, pour acheter… pas grand-chose : une baguette de pain, une pomme ou bien une banane. Lorsque nous avions besoin d’un litre d’huile, il nous fallait apporter un récipient ; pour les légumes secs, c’était au détail dans des sachets en papier. C’était bien ! Pas de déchets plastiques ou autre.

La lessive se faisait une fois par mois. Dans une grande lessive, sur la cuisinière. Le linge bien rangé autour d’un tube terminé en forme de champignons troués, ce qui permettait à l’eau bouillante de ressortir en pluie sur le linge et pour rincer, nous allions au lavoir tout proche. Il fallait faire des économies, ma mère me tricotait des chaussons trop vite usés. Elle faisait des écheveaux en détricotant de vieux pull-overs pour m’en faire des nouveaux. Rien n’était gaspillé.

Puis, pour me fabriquer un manteau elle n’avait pas le choix que de découdre ce vêtement râpé, retourner le tissu et me faire une capeline neuve. C’était une très bonne couturière et elle pensait que moi aussi je ferais ce métier. Mais les parents ne décident pas de notre avenir ! L’argent manquait et ce « vilain petit canard de mari » demandait des comptes. Combien de fois j’ai vu ma mère faire les fonds de tiroir pour trouver un sou, compléter la petite somme pour acheter un fromage ! Souvent je l’aidais à chercher cette petite pièce manquante, sitôt la pièce trouvée, on était soulagées et vite je partais acheter le fromage le moins cher. C’était la galère à la maison !

Rares étaient les bonbons !

Est-ce que j’avais des friandises ? Non, bien entendu, ma mère n’avait pas beaucoup d’argent, mais avec les sous de mes petits pains au lait, je m’achetais moi-même mes bonbons.

Quand elle s’absentait, je courrais vite dans le placard de la cuisine. Le buffet était haut et de couleur crème avec des portes en verre martelé des cuisines actuelles que l’on repeint. Je me pressais de monter sur une chaise pour voler des carrés de chocolat et des morceaux de sucre, le mélange des deux dans ma bouche était délicieux. À la maison je n’avais pas de sucreries, le sucré me manquait. Souvent dans le placard, il n’y avait plus rien, ma mère avait tout caché, alors je repartais déçue et je ravalais ma gourmandise.

Des marchands ambulants passaient une fois par semaine dans les cités : un boulanger, un épicier et un boucher. Quand j’entendais ce dernier arriver, je me pressais toute haletante devant son étalage de charcuterie, de viande rouge, de jambonneaux aux odeurs appétissantes flottant autour de mes narines.

Voir suspendus boudins, saucissons crus ou cuits me donnait faim. Le boucher était sympathique, à chaque passage il me donnait une rondelle de saucisson cuit à l’ail.

Puis quand l’épicier arrivait, je réclamais à ma mère une sucette, qu’elle m’achetait quand elle en avait l’envie, puis un jour elle me dit :

  • Tu n’auras plus de sucettes.

J’insistais excitée, mais elle s’énerva et m’administra une paire de gifles devant le commerçant ! J’étais vexée et en colère contre elle. Je ne lui ai plus parlé pendant un certain temps, ce qui ne lui plaisait pas.

Le bonhomme aux yeux rouges

Souvent le soir, en automne à la nuit tombée, au moment de se mettre à table, ma mère m’envoyait à la cave chercher un litre de vin. Afin de revenir au plus vite, elle me faisait peur en disant : « Fais attention au bonhomme aux yeux rouges ». Quel était cet individu, ce monstre irréel qui me donnait la chair de poule et me faisait dresser les quelques poils que j’avais ? Il n’y avait aucun réverbère dans cette rue, je courrais toujours au plus vite pour ne pas rencontrer cet homme pouvant être couvert de poils comme un singe.

Quand je revenais, de ma course, seule en panique dans le noir, la peur me donnait des ailes, si bien qu’un soir, en cours de chemin je fis tomber mon litre de vin. Quelle catastrophe !

Bonhomme aux yeux rouges

Rentrée à la maison, je suis montée directement au lit sans souper, cela ne m’a pas gênée, dans mon assiette une panade chaude était servie où la cuillère aurait tenu debout. La panade était un plat de pauvres, mangé en soupe ou fait de pain rassis, d’eau, parfois de lait, mais c’était rare ; le tout bouilli donnant une colle gluante.

Rêves et évasions

Les vitrines de Noël

Tous les ans, au mois de décembre, au moment des fêtes de Noël, c’était le temps de la neige et des illuminations.

Le soir en quittant l’école, je pressais le pas pour m’arrêter devant toutes les belles vitrines. Je grimpais une côte raide en courant, je tournais à gauche, je passais devant le magasin du « Père Potin ».

Je stoppais devant une bijouterie aux éclats d’or, d’argent et de lumière puis je fonçais pour aller devant la vitrine de jouets, sachant pertinemment que je n’aurais rien que le regard comme cadeau…

Tous ces jouets me fascinaient, il y avait de très belles poupées rieuses aux dents de porcelaine, des baigneurs aux yeux bleus et aux joues rondes. Des trains électriques qui passaient sous des ponts, changeaient de direction et qui s’arrêtaient devant les gares sans autres manipulations. Je rêvais les yeux grands ouverts devant toutes ces fééries de Noël.

Tous les enfants finissaient par partir les uns derrière les autres, moi, je restais là, plantée dans un état second à ne pas pouvoir me détacher de toutes ces lumières magiques, le nez aimanté à la vitrine.

J’avais tant de désespoir devant cette grande baie que mon cœur bousculé me faisait très mal. J’avais le regard d’une enfant frustrée, triste. Je rêvais devant tous ces éclats de lumière et de jouets que je pensais n’avoir jamais.

Le froid s’installait, la nuit était là, il me fallait rentrer. Je n’ai rien oublié, mes souvenirs sont intacts, il y a de cela plus de 70 ans. C’est hier encore !

J’avais réclamé pour Noël une poupée. C’était une poupée en chiffon, très laide, elle avait le visage en carton bouilli, des cheveux crépus de laine. Cette fameuse chiffonnette a été le seul cadeau de tous les Noëls. Je voulais un petit lit, on me donna une cagette et des torchons en guise de drap. Des jouets uniques et simples !

Je m’amusais plus aisément dans la nature qu’à la maison.

Des années plus tard, aux Puces de Saint-Ouen à Paris, je me suis fait plaisir en achetant la poupée de mes rêves, celle dont j’avais rêvé des années durant devant les vitrines de Noël de Montbard. J’étais redevenue quelques instants une petite fille joyeuse, une enfant radieuse.

Mes rêves d’enfant

Premièrement, lorsque l’on est enfant on nous pose toujours cette question : « Que veux-tu faire comme métier quand tu seras grande ? »

Quand on est coincé dans une vie qui ne nous appartient pas, environné de misère et de tristesse, le rêve est ce qu’il nous reste.

J’étais, c’est vrai subjuguée par la danse classique. J’aurais aimé être danseuse, petit rat d’opéra, porter de jolis tutus bleus ou roses, des robes en dentelle, une couronne de princesse. Je me voyais sur les planches d’un théâtre, le rideau s’ouvrait sur un monde que je ne voyais pas et je dansais, je tournais en faisant des pointes. J’étais heureuse.

Beaucoup plus tard j’appréciais le patinage artistique et je regarde encore chaque compétition à la télévision.

Maintenant encore et demain, mon rêve serait de voyager au-delà de la sphère terrestre et côtoyer les étoiles, ce monde aux yeux de tous, mais inaccessible, magique.

C’est le rêve de vivre plus d’un siècle, avoir la joie de découvrir d’où nous venons, comprendre l’Univers, la science mystérieuse, la naissance de toute vie.

Savoir lorsque les êtres humains poseront le pied sur d’autres planètes, enfin savoir si les formes de vie extraterrestres existent vraiment, mais là j’y crois fortement.

Souvent on me reprochait d’être étourdie, d’avoir été la tête dans les étoiles.

Je m’évadais et je m’évade encore beaucoup dans l’imaginaire. Je suis une éternelle rêveuse.

Pourquoi changer alors que mes rêves, mes sensations m’ont sûrement apaisée en me faisant avancer dans la vie de tous les jours ?

La magie de mes souvenirs est éternelle où tant de choses en ouvrant une fenêtre sont apparues. Même l’éclat du soleil sur les monts herbeux me fait vaciller dans le passé, si loin, si proche que j’en oublie mes dernières années.

Nature enchanteresse au fil des saisons

Printemps fugace

C’était une nouvelle saison qui commençait. Aux abords des chemins, violettes et pâquerettes se dressaient fièrement, fragiles sur leurs tiges délicates, écartant les feuilles mortes des tapis de mousse encore gorgés d’humidité.

Des parterres de fleurs naissaient à profusion, des violettes aux parfums sublimes et volatiles se répandaient autour de moi. Des pâquerettes aux cœurs d’or, des pissenlits mordorés au milieu de multiples jeunes pousses d’herbes verdoyantes. Je m’asseyais sur ce tapis coloré en rêvant devant ce tableau aux mille facettes que seul un peintre pourrait étaler sur sa toile.

Tout en cueillant un bouquet de ces frêles fleurs sauvages, un violent orage retentit et me fit courir toute mouillée jusqu’à la maison en espérant ne pas me faire gronder. La vie nous prend à ses pièges, il n’y a rien d’autre à faire que de la respecter ?

Je profitais intensément de ces grands moments de solitude, j’écoutais le vent, regardais le ciel, j’étais émue et restais la rêveuse. Partout où j’allais, je me cherchais le creux d’un buisson, d’autres fois le creux d’un rocher où je me réfugiais, bien cachée au plus profond des bois. Je m’étendais sur la mousse et j’écoutais le murmure du feuillage. Au milieu de tous ces bosquets touffus, la beauté de ces endroits vivants m’apaisait.

L’été de lumière

Mon bonheur en été, lorsque les champs venaient d’être moissonnés, les épis de blé coupés, j’allais glaner quelques graines restées sur le sol, sous le soleil déclinant du soir. Les champs perdaient leurs manteaux dorés ; mon regard se noyait dans cette immensité lumineuse décroissante jusqu’au bout de l’horizon. Je portais à ma bouche une poignée de ces graines pour mâcher comme un chewing-gum, je ne sentais aucun goût de cette pâte, que je finissais par avaler.

Je n’envisageais pas un seul instant d’abandonner cette atmosphère si favorable à mon imagination. Ma petite vie dehors était tranquille, j’étais libre de mes mouvements. Tous les jours je découvrais de nouveaux endroits. J’allais me cacher dans les hautes herbes où je me fabriquais un bouquet de coquelicots et marguerites que je rapportais fièrement à ma mère. Il y avait aussi des œillets sauvages très rares, des petits herbiers que l’on appelait des herbes à poux.

Je regardais le ciel bleu, allongé au milieu de toute cette verdure, le vent frémissait à mes oreilles. À côté de moi les grillons chantaient, je ne bougeais pas, de peur de les déranger, de ne plus entendre leur mélodie. Je pouvais rester là des heures, à ne pas faire le moindre mouvement. J’étais comme un oiseau, épris de liberté, volant de mes propres ailes. Quand la maladie ne me clouait pas au lit, je courais dans la nature si fraîche, si envoûtante, si belle qu’elle me transportait dans des rêves un peu fous.

L’air était vivifiant, moins pollué qu’aujourd’hui. Je n’étais heureuse que dans ces moments-là. Je continuais de poursuivre mes aventures par des chemins de terre craquelée, bordée d’épineux églantiers aux fleurs simples.

Je partais aussi loin que possible de la maison et de toutes les habitations. Je me réfugiais près d’un ruisseau au bord duquel d’innombrables branches de saules se laissaient bercer au gré du vent, en accord avec le clapotement de vaguelettes cristallines. Je m’amusais à jeter quelques brindilles de bois qui couraient à toute allure se cognant sur de grosses pierres polies que ce ruisseau caressait.

Je les suivais du regard, mais parfois je courais à côté pour connaître leurs destinations, bien vite je m’arrêtais, car je manquais de souffle. Libellules et papillons aux ailes fragiles venaient se rafraîchir ou s’accoupler, se posant délicatement sur quelques gouttes de rosée, m’offrant un beau spectacle. J’étais heureuse devant tant de magie.

Au-dessus de ma tête, les oiseaux s’envolaient à tir d’ailes. Je restais sans voix, plongeant mon regard sur cette beauté qui m’enveloppait. Je n’étais pas seule, la vie grouillait autour de moi. Puis je sortais de mes songes ; la notion du temps n’est pas faite pour une enfant, il se faisait tard. Alors, bien vite il me fallait partir. Je rentrais à la maison en sachant que bientôt je reviendrais.

L’automne généreux

J’aimais me déguiser avec ce que la nature m’offrait. Je me fabriquais des bandes en feuilles de noisetiers reliées les unes aux autres par de petites aiguilles en bois secs, accrochées à une ceinture de verdure. Une jupe, une couronne dans les cheveux, des bracelets aux bras ainsi qu’aux chevilles, le tout confectionné de la même façon. J’étais parée de verdure puis dans un élan, je virevoltais avec dans mes mains de gros colliers de marrons.

Au cours de mes balades, je me laissais à vivre mes heures de liberté. Dans ce havre de paix, je ressentais un plaisir fou à me laisser porter par l’émotion qui m’étreignait chaque fois, là où je me trouvais si près du ciel prête à m’envoler dans le vent. Je sentais cette énergie couler en moi, elle me fortifiait telle une source jaillissant de la terre. L’osmose avec la nature me permettait simplement de rester vivante, j’étais prisonnière des petits bonheurs que j’étais la seule à connaître et cela m’enivrait.

L’hiver blanc

L’hiver s’installait pour une longue période de froid et de gel. Sitôt sortie du lit je me pressais à la fenêtre tirer un coin du rideau pour savoir s’il était tombé de la neige. J’étais joyeuse, lorsqu’à mon regard d’étendait sur les pentes douces de mes prairies, un tapis blanc inondé d’un soleil lumineux. Je me pressais de déjeuner et je m’habillais chaudement pour profiter au maximum d’être dehors.

Tous les gamins des cités avaient leur luge, moi compris, c’était sacré ! Ils étaient plusieurs frères et sœurs de la même famille. Je n’ai jamais connu de disputes, pas de désaccords. Nous montions à deux ou trois sur la luge, le poids faisait que la descente était plus rapide en évitant les obstacles sur la piste gelée où je me fabriquais de superbes glissades. De temps en temps je perdais l’équilibre et tombais lourdement, mais aussitôt debout, je recommençais. Le soir je restais tard sous les lampadaires allumés. Je n’avais surtout pas envie de rentrer. Les copains et copines étaient depuis longtemps au chaud, alors que moi je dévalais la colline à toute vitesse jusqu’à ce que ma mère me dise de venir manger ma soupe.

Je me suis toujours demandé pourquoi elle me laissait si tard dans la nuit, le froid, le brouillard, que faisait-elle ?

J’étais fragile et ne mettais pas longtemps à tomber malade. Le lendemain je me sentais fiévreuse, je baissais les yeux larmoyants et n’osais pas regarder ma mère. Alors elle me disait « pourquoi tu ne me regardes pas, tu es malade ? » Je lui cachais mon état fiévreux, car je ne voulais pas me retrouver clouée au lit encore pour des semaines. C’était une période de ma maladie difficile à supporter aussi bien pour ma mère que pour moi-même.

Aussitôt guérie je repartais dans la neige sur les pistes glacées, attendre le signal pour rentrer, où la chaleur d’une vieille cuisinière blanche au bois de charbon dégourdissait mes petites mains rougies par le froid hivernal.

Sur la plaque en acier poli, une bouilloire chantonnait doucement donnant un air d’une monotonie oisive d’une soirée d’hiver. Le temps était venu de souper, aller au lit, tout en rêvant de ma journée passée. Ma mère se levait la première allumer le feu. Dans les chambres il faisait très froid, pas de chauffage ; alors le soir dans ma couche, une bouillotte réchauffait mes draps.

Je me cachais sous mon gros édredon de plumes et de duvet. Au milieu du mois de décembre, ma mère m’envoyait dans la forêt faire de petits fagots de brindilles, ramasser des écorces de pin, de pommes de pin, et des écorces de sapin pour allumer la cuisinière le matin.

Je partais tranquille sous un ciel gris, plombé, avec ma remorque et quelques sacs de jute que je devais remplir et ramener à la maison.

Arrivée sur place, je regardais à gauche, à droite, c’était une sorte d’amusement dans cet environnement silencieux, où aucun son n’était perceptible, pas même le froissement d’ailes de petits volatiles.

La peur je l’oubliai tant qu’il faisait jour. Je me construisais une sorte d’abri, où je me mettais à couvert du vent et de la pluie. Cet abri fait de branches de sapin dégageait une forte odeur de forêt humide, de champignons cachés par de petites tâches de mousse vert olive. L’air, la pluie, les essences de résine me tournaient la tête. Le vent froid du nord était glacial, sous l’effort de l’air, les arbres tout nus se lamentaient d’avoir perdu leurs feuilles par milliers sur la terre détrempée.

Je me rappelle avoir porté un énorme bonnet bleu marine enfoncé sur le crâne que ma mère me tricotait les pieds dans le four de la cuisinière pour se les réchauffer. Je perdais souvent les couvre-tête alors ma mère m’envoyait souvent à la mairie de Montbard demander aux secrétaires si on leur avait apporté des bonnets perdus, mais je n’en ai retrouvé aucun. Autour de mon cou s’enroulait un gros cache-col, j’étais bien protégée des vents tempétueux.

Les heures s’écoulaient dans une atmosphère paisible et tranquille, alors pourquoi partir, quitter ce lieu où ma vie avait un sens ? Puis ma mère ne me voyant pas rentrer se trouva inquiète et vint à ma rencontre ; sachant l’endroit où elle m’avait indiqué d’aller.

De très loin j’aperçus sa silhouette, mon cœur se figea, la réalité m’apparaissait ? Elle ne m’a sûrement pas grondé à tort. Puis ayant oublié de ramasser des feuilles mortes de peuplier pour couvrir le peu de têtes de salades qu’il restait pour l’hiver dans le jardin, j’ai eu droit à quelques éclats de voix me disant que je ne pensais qu’à m’amuser. C’était la vérité. Lorsque je pense en écrivant à mes péripéties, le danger à mes yeux n’existait pas.

Et si on parlait de votre projet professionnel …

Mon projet de professionnalisation

Quel que soit le projet, il faut l’identifier, le définir et en cerner les contours par des réponses précises qui permettent de le concrétiser. Répondre à des questions qui qualifie votre projet est un moyen de le faire avancer quel qu’il soit.Ces questions ne sont pas exhaustives et rien n’empêche d’en formuler d’autres.

PROJET DE FORMATION

Quelles qualifications je veux obtenir 
A partir de quelles expériences 
Vers quelles connaissances (savoirs) 
Vers quelles compétences (savoir-faire) 
Vers quelles qualités relationnelles (savoir-être) 
Pour quels projets que je peux évaluer (savoir devenir) 
Quelles en sont les étapes Quelles en sont les échéances 
Associé avec quels partenaires Avec quels contrats Quelles sont mes ressources (réseaux-budget-Outils)   

PROJET PROFESSIONNEL

Quel métier  je veux faire
Dans quel secteur thématique Dans quel secteur géographique Pour quels types d’entreprises
J’aimerais quelles missions J’aimerais quelles fonctions A quel salaire Annuel
Quelles stratégies je mets en place
A quelle échéance je pense exercer
Sous quel statut je veux exercer
Ce que je refuse
Ce dont je rêve

Quand on veut s’orienter ou se réorienter, on a tendance à projeter une image positive du métier que l’on veut exercer débarrassé des caractéristiques concrètes du métier. Voilà un référentiel pour se poser les bonnes questions au préalable.

Le référentiel métier

1/ Appellation précise du Métier

2/Définition

3/Conditions d’exercice

Où-Comment-Avec qui-Pour Qui

4/Formation et expérience

Diplôme-Qualification

5/ Compétences :

Etre capable de

Mon niveau

Etablir la grille des savoirs   :

SAVOIRSAVOIR DEVENIR (se projeter)
SAVOIR FAIRESAVOIR ÊTRE

6/ Rémunération

7/ Motivation

Pourquoi ?

Le meilleur reste à venir

Une biographie de Guy Lavo accompagné de Valérie Jean

L’illustration en pastel de la couverture a été réalisée par Guy Lavo

EXTRAITS DU LIVRE

Epilogue

Une page se tourne

Mon parcours est certainement atypique. Mes embûches n’ont pas été insurmontables. Elles m’ont limé, érodé et ont dissout ma carapace. La patience et la persévérance sont les grandes leçons que la vie m’a apprises.

Chaque difficulté rencontrée était suivie d’une embellie. Les lendemains des jours noirs, des solutions m’étaient offertes.

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le cercle de paillettes et de sciure

Une belle biographie à quatre crayons ! Ceux de Anne et Guérino, accompagnés de Valérie Jean, Biographe qui a plongé au coeur de l’univers circassien pour l’écrire.

Anne Hugon en artiste aux multiples talents a réalisé l’aquarelle pour illustrer sa biographie

Une rencontre de talents et de coeurs pour ce couple d’artistes circassiens qui ont toute une vie pérégriné à travers l’Europe et le monde pour offrir du rêve aux spectateurs médusés par tant d’adresse et de beauté.

Anne et Guérino, à travers leur livre, nous offre les coulisses des artistes de cirque et leur générosité.

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Les couleurs de ma jeunesse

Une biographie réalisée par Valerie Jean Biographe et Brigitte

Brigitte ouvre le grand livre de sa vie pour offrir à ses enfants et petits-enfants le témoignage d’une vie riche de talents qu’elle veut partager. Femme active, elle a su combattre les vents contraires pour arrimer son bateau familial à bon port.

Aujourd’hui, au coeur du marais Poitevin, grand-mère épanouie, elle donne à chacun sa part d’amour . Puisse ce livre en apporter davantage encore.

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Une Boîte à Outils pour la reflexion sur sa vie

La réalité relative

Anekāntavāda est la doctrine la plus importante du Jaïnisme qui provient du Tattvartha Sutra qui peut se traduire par la « réalité relative ».

Cette philosophie orientale s’appuie sur deux points essentiels:

  • Le « syadvada », la relativité des objets et des êtres dans le temps et l’espace
  • Le « navayada », les points de vue multiple

La réalité  étant complexe, aucune affirmation simple ne peut l’exprimer totalement. La parabole des aveugles et de l’éléphant décrit très bien la réalité de l’interprétation et démontre facilement y compris à des enfants la « réalité relative ».

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Blog de valérie jean biographe