Circuit dans le désert tunisien

Tunisie circuit Voyage

Carnet de route du circuit dans le sud tunisie

citation paulo CoheloDépart de Nantes vers Djerba 14h55.

Enfin,  nous sommes dans l’avion. Je ne réalise pas encore, l’excitation monte doucement avec l’accélération des moteurs. Je m’étais frustrée de la joie de partir pendant les dernières semaines précédant le départ, celui-ci pouvant  être annulé jusqu’à la fin. Une banale histoire de carte d’identité périmée a failli mettre un terme à nos vacances déjà payées. Le retard des procédures administratives pour le mois de mai  a atteint un  record que les agences de voyage n’avaient pas prévu, si bien que ma carte d’identité n’était pas au rendez vous une semaine avant le départ. Ayant été dès le début vigilante à ce que la mairie m’accompagne sur mon dossier, j’ai pu avoir une dérogation exceptionnelle pour obtenir une carte provisoire le vendredi pour le lundi: ouf!
Mais ce n’est pas fini: je dois encore affronter la crainte de ne pas être autorisée à sortir du territoire, doublée du pincement final d’être rejetée par les autorités tunisiennes parce que ce n’est qu’une carte provisoire qui n’est pas sécurisée.
Voilà ce que vivent tous les immigrés de la terre, le regard du policier en faction qui dira oui ou non. Le policier français ne manque pas de me dire qu’il n’existe plus de modèle de ce type en service qu’il faut la garder comme souvenir…………Le douanier tunisien met du temps à m’autoriser le passage vers la sortie de l’aéroport.

Pendant le vol, nous nous sommes doucement décontractés. Le hublot me renvoie des masses cotonneuses qui  me parlent de Pierre. nuages,cielQuand je suis les pieds sur terre, les images du ciel m’entraînent irrémédiablement dans son sillage. Alors là, bien sûr, je vole à ses côtés. Le rire nous prendra quand un des stewards nasillera sublimement  des mots franglais pour nous annoncer la possibilité d’acheter en dutyfree cigarettes et alcools ainsi que le sandwich  de base accompagné d’une tasse d’eau chaude où trempe un sachet insipide qu’ils appellent thé. Le commandant nous annonce des perturbations sur la Sardaigne. Quelques petites secousses ont un peu perturbé notre rêverie.
Je suis  étonnée de voir  des personnes baisser le rideau du hublot se privant de la beauté des tableaux inimitables qu’offre la terre vue du ciel. Peut être voyagent-ils trop et sont blasés; ou bien font-ils des migraines ophtalmiques les obligeant à se protéger de la terrifiante lumière ou bien enfin leur esprit n’est pas déconnecté de la ville avec leur MP3 sur les oreilles. Ce n’est pas mon cas et je m’émerveille  tant que je ne résiste pas à dire au petit garçon qui est derrière moi, dont les parents sont endormis, d’ouvrir son hublot pendant qu’on survole l’île de Sardaigne.
Je suis une incorrigible emmerdeuse qui se mêle de la vie des autres pensant rendre service. Mais je lutte pour bannir mes interventions intempestives. Nelson n’aime pas l’avion, il n’est pas détendu et je m’amuse à lui faire entendre les bruits bizarres de la clé à mollette qui s’est coincée dans le réacteur!

Enfin Djerba est en vue, nous décrivons une large courbe au dessus de l’océan pour nous présenter sur la piste. Nous sommes amusés de voir que les passagers applaudissent à l’arrivée…Pourquoi pas, je n’ai pas d’avis tranché sur la question ce qui ne m’arrive pas si souvent que ça!!!survol Tunisie
Nous sommes amusés de voir que les passagers applaudissent à l’arrivée……..Pourquoi pas, je n’ai pas d’avis tranché sur la question ce qui ne m’arrive pas si souvent que ça!!!
Au sol, les premières vues de Djerba sont déconcertantes: un terrain vague, pelé de chaleur à perte de vue, avec des barbelés, et aucune habitation à l’horizon. Atterrissage 17H35.
La passerelle et je jouis d’être Madonna ou Sharon Stone pendant 10 secondes. Le temps de s’engouffrer dans la navette et de commencer à repérer les visages de ceux qui peut-être vont partager notre séjour.

Nous nous retrouvons d’ailleurs à côté de la femme qui nous avait indiqué que les sandwichs servis sur le vol étaient les mêmes que ceux du café de l’aéroport. Je lui jette un complice « et bien on se retrouve! » Passage douanier et fléché vers les vacances. Je m’empresse de sortir notre laisser passer de touristes Marmara. « Vers l’autocar rouge » nous lance un jeune bronzé Marmara rouge, car chez Marmara c’est le rouge qui prime.Mais ce n’est pas un car mais une flotte de cars Marmara qui attend le long des trottoirs. Plusieurs rabatteurs sont là pointant leurs doigts sur les gens avec la question essentielle: « Marmara? ». Mais ce serait trop simple si les cars engloutissaient à l’aveuglette la horde de touristes. Non ce qui fait la complexité de l’affaire c’est que nous ne savons pas à cet instant,  qu’il y a cinq hôtels sur le site de Marmara. Le tri se fait donc dès la sortie de l’aéroport. Pour nous ce sera l’hôtel Dahlia. Nous montons donc à bord du car et remplissons pour la deuxième fois, car dans l’avion nous l’avions déjà rempli, le formulaire des visiteurs. Après le travail accompli, je m’amuse à observer les personnes, le nez au vent , qui ont raté l’aiguillage des guides Marmara, qui n’ont pas compris le système et qui vont de  car en car poursuivis par les guides qui leurs crient « Marmara, Marmara. » Nous partons. Le transfert est assez rapide puisque nous arrivons vers 18h00 sur le site DAR DJERBA.

Notre  chambre est  assez grande mais se trouve dans un couloir bruyant.valeriejeanbiographe tunisie La terrasse donne  sur les toits, le bloc général de climatisation  et un terrain vague derrière (photos de notre chambre) Ce n’est que pour une nuit puisque demain nous partons pour le circuit 4X4.

Nous ne savons absolument pas qui sera du voyage sauf un couple qui était dans le car avec nous.
Nous faisons un repérage des lieux : belle plage, piscine et hauts parleurs qui riment avec quelle horreur.

La place centrale organise toute la vie des vacanciers de Marmara: c’est un vaste champ qui offre boutiques, cafés, services, restaurants, discothèque, piscine et animation.            Nous choisissons, avant de manger, de nous détendre au café Maur avec un thé. Il est très bon et nous payons avec l’arme suprême: le bracelet Marmara qu’on nous donne au début du séjour. Comme au club Med on ne sort pas d’argent à Marmara. On vous badge ce que vous consommez et vous payez le solde en partant augmenté au passage d’une commission de 0,300 dinars par bracelet. Ce n’est pas très au point car nous sommes rentrés dans le restaurant sans montrer patte blanche et nous avons bu de l’eau sans badger nos bracelets; puis plus tard nous avons bu deux tournées de six  thés avec des amis, rencontrés le soir même, qui n’ont  pas été facturées. Le serveur nous indiquant, le patron n’est pas là c’est gratuit. Le pourboire que nous laissons peut ainsi directement aller dans la poche du serveur et nous nous payons notre tournée trois fois moins que prévu.

Mardi, réveil à 7 heures pour un départ à huit. La petite douche qui réveille avant de se présenter au restaurant pour un copieux petit déjeuner. Une charmante hôtesse nous accueille avec la phrase tellement répétée « Bonjour, vous avez bien dormi ? » Notre réponse avec un sourire « Non pas du tout car nous avons été dérangé par le climatiseur de l’hôtel, les oiseaux à 5 heures et les cars d’excursions à 6 mais cela n’est pas grave, merci ». Ne sachant trop quoi répondre elle nous sourit et nous partons vers le self.

Mon regard est attiré vers une table qui présente des ingrédients que je ne connais pas. Je vais voir le chef et lui demande des explications qu’il a du mal à me fournir, ne m’indiquant que le nom de DROO. Je retourne à la table mystérieuse décidée à goûter de tout: un liquide grisâtre bout dans un chaudron, des graines de sésame, du miel, de la pâte très noire du nom de Bisba, et de la pâte rosée du nom de chamia. Voyant ma misère pour me servir, le chef revient et d‘autorité prend mon assiette pour composer le Droo. Je repars vers Nelson qui s’était déjà servi un copieux petit déjeuner avec pains au chocolat et croissants.    Le Droo est délicieux sauf la bisba berbère, au goût très âcre que je ne parviens pas à manger. Vu l’heure matinale, le restaurant n’accueille à cette heure que quelques personnes. Mon regard tombe sur un couple avec un Monsieur qui a des difficultés à marcher. Je dis à Nelson qu’ils se sont sans doute levés tôt, comme le font souvent les personnes plus âgées mais qu’ils ne sont pas des « cascadeurs » nom donné par les guides Marmara aux personnes qui font le circuit 4X4. Alors que je retourne me servir un deuxième Droo, je suis interpellée par une jeune femme accompagnée d’une autre femme, déjà nos voisines de table la veille au soir qui me demande si je peux lui montrer comment servir le Droo. Je m’exécute sans  problème et j’apprend qu’elles aussi partent en 4X4.

L’heure tourne et il faut encore passer à la réception pour les formalités d’usage. A peine arrivons nous au bout du couloir, qu’un homme pressé nous montre un nom qui figure sur sa liste et cela tombe bien puisque c’est TERRA. Soulagé d’avoir enfin trouvé ses retardataires alors qu’il n’est pas encore huit heures, ce monsieur, qui nous le saurons plus tard, est notre guide Abdul, repart vers l’extérieur de l’hôtel. Contrastant avec les ombres mates de l’hôtel, la lumière me tombe dans les pupilles et je distingue mes bagages hissés sur un 4X4 garé devant nous. Instinctivement, je cherche du regard nos compagnons de voyage pour les six jours à venir.  Je rejoins Nelson et vais me présenter avec des mots dotés d’une note de convivialité pour montrer notre joie de partir. C’est une famille de quatre personnes deux parents et deux jeunes filles. Un éclair me traverse l’esprit:   Dieu a voulu que je passe ce voyage au côté d’une jeune fille comme Pierre, entendez marginalisée par des difficultés……….Le mot handicapé étant trop fort à mes yeux pour définir Pierre et Marion, cette jeune fille qui a un sublime regard vert, que j’ai bien noté ce qui me servira souvent à la charrier avec les garçons.Je suis bien, heureuse de mon sort, heureuse d’avoir à partager avec cette généreuse famille la traversée du Sud Tunisien. Le départ est donné et notre chauffeur nous invite à grimper en nous précisant que toutes les places tourneront pendant les étapes. Michelle et Claire sont les premières à demander à passer derrière, suivies rapidement de Dominique et Marion pour les places intermédiaires. Il n’y a plus grand choix à faire : Je déclare prendre la place devant avec le chauffeur pour ce premier jour. Nelson étant alors voisin de Marion.
C’est parti mais pas pour longtemps car nous passons dans un autre hôtel prendre d’autres 4X4. Une petite attente et c’est reparti, direction Médenine, par la chaussée romaine. Notre chauffeur s’appelle Ridha, et il est coiffé d’un chech noir qui ne le quittera pas souvent pendant notre escapade. Il a un regard profond empreint d’une fière douceur. Je suis très impressionnée et pendant tout le voyage je serai sous le charme des yeux du désert des hommes et des femmes rencontrées dans le sud tunisien.                              Pendant la première heure je questionne beaucoup Ridha  et il me répond avec gentillesse et forces de détails. A cause des vitres ouvertes je suis la seule à bien entendre ses réponses, que je tente au mieux de répéter aux autres. Mis en confiance par ma conversation, Ridha me dit qu’Abdul, le guide, nous expliquera au prochain arrêt, qu’il est le seul guide apte à donner les bons renseignements sur les sites, et que les chauffeurs ne sont pas légitimés pour donner des renseignements fiables.Ridha sourit avec malice pour expliquer qu’il est un homme du désert, un touareg de Douz et que son savoir repose sur les expériences de terrain. Je lui adresse des remerciements de nous donner autant d’indications sur le pays et ses habitants. Par la suite nous rirons beaucoup ensemble, toujours gentiment de la supériorité affichée du guide Abdul auprès des chauffeurs. Une petite complicité naît ce jour là entre Ridha et moi. Effectivement une heure après, le convoi se pose  dans une bourgade proche de Médenine. Le guide  nous entraîne à l’arrière d’un café vers un arbre qui trône au milieu d’un terrain à l’air plutôt vague.
Abdul se présente comme étant le guide officiel du voyage, seul habilité à donner les bons renseignements. Il nous explique qu’avant chaque visite il nous demandera de nous regrouper pour écouter les instructions de la journée et les explications des sites visités.     J’avoue que la première intervention  d’Abdul, de ce qu’on nommera plus tard entre nous le « restez groupir » réveilla  légèrement mes gènes rebelles. Après ce discours ponctué de blagues pour touristes et de « voilà messieurs-dames » nous avons un mini quartier libre d’un quart d’heure avant de reprendre la route. Je suis rentrée dans le café pour commander deux thés et Ridha m’a invitée à se joindre à lui, je suis ressortie prévenir Nelson qui était resté sur la terrasse et nous avons dégusté notre première conversation avec Ridha. C’est pendant ce court entretien que nous avons appris qu’il travaillait pour Sahara Tour et non pour Marmara. Il habite à Djerba mais que ses enfants vivent à Douz.Le prix de  l’immobilier  sur l‘île de Djerba étant trop cher pour les tunisiens,  il est en co-location avec un autre chauffeur dans un petit appartement trop exigü pour loger toute sa famille.Ridha ne voit donc sa famille que très irrégulièrement comme beaucoup de tunisiens occupant souvent plusieurs postes loin de chez eux. A mon tour je lui ai sorti l’album magique de poche qui montre ma superbe progéniture sous toutes les coutures, accessoire incontournable de la maman en voyage! Il s’extasie sur les yeux très bleus et très clairs  de Joséphine, ma fille.
La pause pipi terminée, nous repartons  vers Médenine,  ville   moyenne de 5000 habitants qui est célèbre pour ses « ghorfas » c’est-à-dire les greniers.tunisie Médenine ghorfas

Tunisie Ghorfas menedineLes chauffeurs nous débarquent dans une rue encombrée. J’ai juste le temps de demander à Ridha si je peux laisser mes affaires: pas de problème. Je rejoins le groupe, un peu à la traîne et finalement je reste bien en arrière, car nous discutons avec un vendeur de chapeau. Je suis rappelée à l’ordre par un homme que je ne connais pas mais qui j’en suis sûre est envoyé par Abdul. Je lui dis calmement mais avec un ton autoritaire que je suis en vacances, que je ne suis pas un mouton et que je rejoindrais le groupe quand j’en aurai terminé d’admirer ce que j’ai envie d’admirer.        Voyant ma détermination l’homme à la chemise bleue s’excuse et me laisse rejoindre tranquillement le groupe. Abdul m’observe du coin de l’œil et entame son discours que j’écoute un peu en retrait du groupe.

Son discours se termine par une invitation à visiter le musée berbère pour 3 dinars soit 1,75 euro environ. Personne ne bouge et Abdul insiste « Allez messieurs dames. C’est une visite de grande qualité ». Je suis la première à acheter mon billet et le groupe suit. J’écoute alors avec attention le jeune guide qui nous fait la présentation. Je m’intéresse davantage au parcours des personnes que je rencontre qu’à l’histoire qu’on me raconte que je peux lire dans les livres. Alors avant que tout le groupe n’ait payé son entrée cela me laisse le temps de parler avec le guide local. C’est un jeune qui est professeur d’histoire géographie mais qui fait ce job car il ne trouve d’emploi.Tunisie Ghorfas menedine

Ayant déjà engrangé des renseignements et visité la tente berbère, je me dirige ostensiblement vers Abdul pour régler mes comptes avec lui. Abdul m’accueille avec un sourire et me dit qu’il devait m’expliquer quelques petites choses. Je lui réponds « cela tombe bien car moi aussi j’ai à te parler » ! Nous nous asseyons donc tranquillement en dehors des autres. Je lui explique qu’il ne faut surtout pas chercher à frustrer mes vacances, que j’aime la découverte des choses à mon rythme et que je n’aime pas être « driver ». Il comprend mais lui a un impératif: être un bon guide, ce qui peut se traduire par « je ne voudrais pas que tu n’écoutes pas les commentaires et qu’après tu dises que le guide était mauvais » et il a des contraintes de  temps à respecter  pour les visites. Je lui réponds que je considère que si je n’écoute pas c’est un choix responsable et que je n’irai pas lui demander de répéter pour moi et que je ne dirai pas non plus que c’est un mauvais guide puisque c’est de ma responsabilité. Qu’il faut qu’il me fasse confiance et qu’il me laisse aller librement sur les temps de visite, que je ne perturberai pas ses plans. Il me prend par l’épaule en me disant que c’était bien, que c’était clair et qu’il appréciait.
tunisie MedenineLes personnes du musée m’ont servi un thé, prévu pour tout le groupe, et j’ai dansé autour de la radio. L’atmosphère était détendue. Je n’ai plus jamais eu de problèmes avec Abdul qui, quand il me croisait, me gratifiait d’un « toi t’es une gentille gazelle » Il faut dire que toutes les femmes en Tunisie, les laides, les grosses, les vieilles ou les belles sont des gazelles.
Puis nous avons quitté les « ghorfas »  en déambulant dans  les rues animées par un marché où je m‘arrêtais pour acheter des tomates. Enfin nous débouchons sur une large avenue où s’étalait au soleil notre cheptel de 4X4. Je reconnus au loin Ridha grâce au chech noir qui ne le quittait jamais.

Embarquement pour Tataouine.
Ridha nous montre le fort de Tataouine qu’on voit au loin au sommet d’un mont aride.

 

 

Il nous explique qu’il a été conçu pour les récalcitrants de l’armée française pendant l’époque coloniale. On comprend mieux l’expression « aller à Tataouine casser des cailloux » quand on voit le bagne au sommet de cette montagne desséchée.Premier quartier libre pour bagdauner sur le marché. Abdul entraîne la majorité du groupe avec lui, surtout ceux ayant besoin d’un distributeur de billet. Mal inspirée j’ai suivi la sirène de Ridha et je suis tombée en panne sèche de cash dès le troisième jour ce qui a eu pour heureux effet de ne pas tout dépenser dans les souks et boutiques partout installés là où migrent les touristes. Quant aux  désagréments de ne plus avoir d’argent j’y reviendrai plus tard!
Bref, nous avons suivi Ridha avec quelques autres chez un ami qui tient une boutique au cœur du marché de Tataouine. Mes premiers marchandages sont assez lamentables  car je  ne suis pas bonne à ce jeu. Je trouve une amulette pour le Khôl, parfaite pour agrémenter la tenue de pirate de Mathieu. Le prix est cher mais nous ne sommes pas encore au point, enfin surtout moi car Nelson est assez doué pour négocier mais il me fait honte et du coup ne le fait pas comme il faudrait le faire. Le cousin essaie bien de nous vendre son magasin mais je résiste hardiment. Il nous invite malgré tout à monter sur sa terrasse pour photographier la vue de Tataouine et des montagnes alentour.Marché tunisie
Nous poursuivons notre promenade sur le marché avec un arrêt au marchand d’épices, encore une connaissance de Ridha.
Les pourparlers sont moins difficiles car nous avons une idée du prix de  base des épices en France. Nous finissons par prendre du safran, du cumin et de l’anis qui dégagent une senteur autrement plus forte que les flacons de notre Mr Ducros. Pour nous remercier il nous offre un sachet de thé et un bâtonnet d’encens, en nous demandant de bien dire à Ridha qu’il avait été gentil, dans le sens commercial du terme! On sent qu’il existe un bizness entre chauffeurs, guide et marchands qui crée une compétition mais qui n’est pas affichée « moi je vous emmène là parce que c’est le meilleur coin pour vos affaires mais vous achetez si vous avez envie…. ». Tant par la qualité des articles que par les prix pratiqués, il n’y a pas de bonnes affaires à réaliser dans les boutiques qu’on nous conseille. Nos meilleurs achats  ont été faits le dernier jour à Houmt souk quand nous étions seuls, sur le marché hors des commerces pour touristes avec des commerçants fiables. C’est le jeu. En même temps la Tunisie du Sud est une terre pauvre et de loin je préfère acheter à des habitants qui ne vivent que des oboles du tourisme dans le désert qu’engraisser les usines à commerce touristique installés à Djerba. Après cette première expérience des marchés, il est temps d’aller déjeuner, la négociation cela creuse!                                                                           Nous partons donc en direction de l’hôtel Sangoz, accroché à la montagne dans les environs de Tataouine.

Hôtel sangoz

Tunisie

Sous un soleil de plomb nous arrivons au restaurant. Après un large hall d’entrée luxueux, nous longeons un couloir où sont exposées des photos retraçant les épisodes marquant l’épopée de Rommel, le renard du désert et les images de l’époque coloniale d’après guerre.
Intéressée, je m’approche  du portrait de l’homme nazi, prête à lire mais Nelson m’arrête en déclarant que nous reviendrons les voir après manger.
En fait comme tout méditerranéen qui se respecte, après manger, Nelson s’est posé autour d’un thé puis de la piscine…Et j’ai donc fait l’exposition au pas de course avant de m’engouffrer dans le 4X4 parce que le quart d’heure que je m’étais octroyé pour flâner dans ce couloir de l’histoire a été mangé par une série d’étourderies: j’avais oublié dans les toilettes la carte postale d’un chameau pour Caroline et quand je suis revenue pour enfin regarder calmement les photos, j’ai vu une serviette oubliée par nos deux pimprenelles (Sophie et Cécile) toujours à s’affairer dans les mêmes toilettes. La distance entre le hall et les toilettes étant assez conséquente, le temps s’est réduit en miettes et de ce fait, mon attention sur cette tranche d’histoire aussi. Après cette longue parenthèse, je reviens sur l’instant où nous débouchons sur la terrasse de l’hôtel agrémentée d’une belle piscine en haricot, planté d’un palmier majestueux. Nous cherchons à nous poser sur les tables restantes en terrasse mais le personnel nous intime gentiment de rentrer dans la grande salle, nettement  moins agréable. Le restaurant a apparemment prévu de nous enfiler comme des perles sur des tables rectangulaires comme à la cantine. Je ne m’exécute pas  immédiatement et choisis de faire un tour de piste pour repérer les lieux. La table des chauffeurs est au fond à gauche bien en retrait! Deux  buffets trônent au milieu de la salle, le serveur semble avoir baissé sa vigilance. Je pense un instant aller m’installer sur la dernière table libre repérée en entrant sur la terrasse mais je ne suis pas la seule du groupe à songer à la manœuvre!!!! Tant pis je me résous à prendre place à la cantine. Je rattrape Nelson, qui est encore au stade d’inspecter le buffet! Et nous entamons une nouvelle table. Sophie, Cécile, Sabine et Denis. Ils sont réservés mais essaient de nous suivre dans nos bavardages exubérants. Entre deux vannes, la conversation reprend et j’apprends que nous sommes cernés par le corps médical. Sauf  Denis qui est commercial. Nous finissons notre repas dans la salle du bar en offrant une tournée de thé à notre tablée. C’est l’occasion de mieux nous connaître. Ridha nous avait prévenu qu’il y aurait du temps pour profiter de la piscine et nous avait donc permis de prendre avant  nos maillots de bain dans le 4X4. Les autres n’ont pas prévu et se demandent comment récupérer les maillots. Je pars donc à la recherche du chauffeur en question, mais c’est l’heure de la sieste…..Le barman nous dira plusieurs fois: il arrive.Nous abandonnons l’affaire et les compagnons de repas pour enfin concrétiser notre projet: nous baigner! Nous contournons la douche extérieure pensant trouver une porte pour nous abriter des regards pendant l’opération si périlleuse du changement de slip! Raté. La perspective de retraverser tout l’hôtel uniquement pour aller aux toilettes fermées me cloue les jambes. Je décide de me changer tout simplement derrière le mur du bâtiment annexe. Pas d’émeute, tout s’est bien passé. Je confie mes fringues à Michelle qui partage notre 4X4. Le bain est naturellement divin.
Le soleil étant de plomb, je décide de ne pas rester allongée au soleil. Je m’éloigne en maillot de bain ayant repéré un magnifique jardin dans les hauteurs. Hôtel Sangos tataouineCe que je pensais n’être qu’un jardin me révèle   les chambres de l’hôtel cachées des regards indiscrets par une nature généreuse. Des figuiers de barbarie géants, des bougainvilliers majestueux, des sureaux magnifiques, des lauriers roses prolifiques et d’autres beautés piquantes et colorées nous caressent les yeux.

tunisie 0607 050

Je m’aventure toujours plus haut dans le sentier et rencontre un homme affairé à tailler un arbuste. Il se trouve être le jardinier responsable de ce petit paradis. Flatté de mon admiration et de l’intérêt que je porte à son travail, il me conduit à la pépinière des plantes de l’hôtel et sur ma demande me coupe des feuilles et des graines de sureau pour qu’arrivée en France je puisse en replanter.Hôtel Sangoz Tatouine Je n’avais jamais remarqué le sureau, très commun en Europe du nord. Sa beauté m’a interpellée dans ce jardin au bout de la méditerranée. Ce n’est qu’après mon voyage lors d’une promenade avec Joséphine dans le parc de loisirs de Challans que j’ai reconnu l’arbre en question. Mais je ne connaissais toujours pas son nom. Je suis alors allée voir le jardinier de la ville qui m’a appris que c’était du sureau………….Grâce à cet arbre, qui outre sa beauté a de multiples qualités, j’aurais rencontré deux jardiniers. Et moi qui étais désolée que les graines ramenées de Tunisie aient pourries, je pourrais replanter le sureau dans mon jardin avec des graines de Challans! Le jardin de l’hôtel était si beau que je suis retournée chercher Nelson et nous avons poursuivi la promenade ensemble, seuls du groupe à profiter de cet endroit enchanteur. Hôtel Sangoz Tunisie TataouinePuis nous redescendons pour nous  consacrer à l’achat d’une carte postale d’un chameau rieur…….celle que je me suis promis d’envoyer à Caroline.
Je rejoins les toilettes pour me changer et là nous revenons au récit qui entamait ce chapitre: l’oubli de la carte postale dans les toilettes suivi de la traversée au pas de course du hall d’entrée et de son exposition photographique!

La boucle est bouclée, nous remontons dans nos Voitures: Direction CHENINI. Après 18 Kms de route, les 4X4 se garent au creux d’un immense cirque. Ridha nous promet un thé après notre balade et nous partons à l’assaut de la montagne en plein soleil.
Le ksar citadelle est juché sur une butte  qui surplombe le nouveau village.

 tunisie Ksar citadelle CheniniLe guide local grimpant les 500 mètres de dénivelé avec nous,  explique la particularité de Chenini.

C’était  un lieu de stockage des réserves alimentaires et des biens de valeur qui servait également de refuge en cas d’attaque.

En effet de loin le village se confondant parfaitement avec la roche des montagnes et les tribus d’invasion ne connaissant pas le pays, ils ne voyaient pas les habitations. Cela a  permis aux berbères de se maintenir, tout en établissant des relations de clientèle et de protection avec les tribus arabes.

 Chenini TunisieLe risque d’invasion ou de pillage étant devenu moins grand  la sédentarisation des berbères  s’est développé entraînant la construction sur les flancs de la butte de plus en plus bas et ce  jusqu’à la création du nouveau village de Chenini vers 1960.

valeriejeanbiographeLa montée n’est pas à un rythme soutenu ce qui permet à tout le monde de suivre. La visite d’une des maisons troglodytes du village d’en bas, encore habité, nous permet souffler et d’apprécier la fraîcheur des maisons et de la porte.

Le guide nous glisse de toucher la clé en sortant de la maison et d’accompagner le geste d’un vœu pieu.Portes Tunisie Les cours offrent des recoins d’ombre qui permettent de s’abriter du soleil, terrible en cette fin d’après midi. J’attends que le groupe reparte dans un repli de la terrasse,

 

Nous repartons vers la mosquée qui, éclatante de blancheur, se découpe dans le ciel bleu.tunisie Ksar citadelle Chenini Prenant le parti de grimper d’un bon pas ce qui permet de garder un rythme efficace, j’arrive au sommet dans les premières ce qui me permet de découvrir  seule un paysage grandiose. Une immense plaine désertique s’étend à nos pieds, baignée de verts et d’ocres. Après ce 360 renversant, je me réfugie à l’ombre d’une cahute de vendeur à qui j’achète  une bouteille d’eau salvatrice pour un demi dinar. Pour mémoire, à l’hôtel, le prix de la même bouteille peut monter jusqu’à 2,20 dinars! Alors que ce jeune vendeur doit grimper les litres jusqu’à sa zone de vente perchée à 500 mètres d’altitude!Panorama Chenini Tunisie

La redescente est aussi belle que la montée mais plus difficile car les cailloux roulent facilement.

Nous débouchons au détour d’un virage sur une boutique de souvenir que j’essaie d’éviter soigneusement pour rejoindre notre 4X4 et aller boire mon thé qui m’attend.C’est sans compter sur la vigilance d’Abdul qui nous rabat vers la boutique. Comme je suis très mauvaise pour dire non, surtout à ceux qui attendent le touriste comme une manne providentielle, j’achète un bracelet, encore trop cher, bien sûr, même si Abdul a demandé une remise pour moi et je n’ai plus d’argent à la sortie. On retrouve cette connivence entre le guide et les vendeurs.
Le départ est donné. Ridha me fait remarquer qu’il nous avait préparé le thé, je suis vraiment désolée de ne pas avoir honoré son attention à notre égard surtout pour me faire berner dans la boutique à souvenir. Je lui explique que je me suis fait coincée, que je n’ai pas su dire non et que cela a traîné.
Nous partons pour le désert, celui des dunes.
Mais avant de l’atteindre il faut faire quelques deux heures de pistes. Je me réjouis d’avoir choisi d’être placée devant pour la première journée car, malgré la vigilance bienveillante de Ridha pour nous éviter les trous, cela secoue comme même un peu. A l’arrière, Michelle et Claire cognent de temps en temps leur tête au plafond!
Slah, un des chauffeurs qui a travaillé avec des teams-rallyes  du désert, s’éclate sur la piste à la grande joie des occupants. Moi j’avoue préférer la douceur de notre chauffeur.
Au milieu de nulle part surgit le café des nomades, qui propose des boissons ou du thé et des babioles à vendre. Cela fait une halte salutaire que chacun apprécie. valeriejeanbiographe

Nous sommes impatients de découvrir Ksar Ghilane, perle du désert de Tunisie. C’est une étape très attendue car si je lis la plaquette publicitaire « Installation au campement nomade avec baignade dans les sources chaudes. Dîner et veillée saharienne à la belle étoile et nuit sous tente. »

Nous sommes enfin en vue de l’îlot de verdure au milieu des sables, l’émotion nous gagne devant la beauté du paysage, le silence se fait dans l’habitacle.

Oasis de Ksar Guilane

 ksar Guilane valerie Jean BiographeNous découvrons Ksar Ghilane, fraîche, accueillante et havre de paix pour les voyageurs que nous sommes. Alors que nous n’avons subi que deux heures de piste dans des conditions faciles: de l’eau à volonté, des amortisseurs, à l’abri de la chaleur et du vent, j’imagine le bonheur pour une caravane nomade d’arriver, après la longue traversée du désert, dans ce nid douillet. Abdul nous indique le groupe de tentes qui nous est alloué. La seule règle est de s’installer par 4X4. Nous partagerons donc la nuit avec Claire, Marion, Dominique et Michelle. Ces derniers insistent, malgré notre désapprobation, pour que nous prenions le seul lit à deux places de la tente. Avec une saine autorité, Dominique clôt le sujet en disant que c’est comme cela et pas autrement! La gentillesse de cette famille à notre égard s’est manifestée pendant tout notre voyage.textes circuit Tunisie N’étant pas pressée de découvrir les sanitaires et la douche conventionnelle, je préfère aller à la recherche des fameuses sources chaudes pour m’y plonger sans tarder. En tenue légère nous allons flâner le long de la palmeraie jusqu’à la limite de l’oasis et admirer l’étendue du désert de dunes.
Enfin presque désert car en cette fin d’après midi, malgré un paysage magnifique, l’océan de dunes est moucheté de points noirs, touristes en vadrouille, comme nous!
Les chameliers et les cavaliers touaregs sont là pour vendre leur présence sur nos appareils photos. Nous repartons vers les  sources chaudes qui font tant parler d’elle sur le net. Comme tous voyageurs avisés, je suis allée regarder sur les forums des différents voyagistes le niveau de satisfaction pour le circuit 4X4 marmara. Les commentaires étaient plutôt satisfaisants dans l’ensemble excepté un qui parlait de la déception de tomber sur un trou d’eau putride en guise de sources chaudes. Je n’idéalise donc pas la source étant prévenue du pire! Mais n’oublions pas que nous sommes en plein désert et que cette source est miraculeuse. En tout cas c’est-ce que je pense à ce moment. Plus tard sur le chemin qui nous mènera à Douz, Ridha nous expliquera que Ksar Ghilane n’est pas une « vraie » oasis. L’eau ayant  été forée pour les besoins touristiques et accessoirement pour une recherche pétrolière. Mais pour ce qui nous occupe, je suis ravie de trouver cette mare d’eau chaude pour me tremper après la course de la piste. Je rentre dans l’eau m’amusant de l’hésitation, voire de l’abandon des personnes du groupe quand elles arrivent sur les lieux prêts à jouir d’une baignade….Finalement peu se baigneront.Source Ksar Guilane
Ce que je trouve en revanche dommage est la laideur de  l’aménagement autour du coin d’eau enfermé par une ceinture  de baraques et leurs lots de chaises en plastiques.  Photo de la source de Ksar Gilane
Quel bonheur ce jacuzzi géant! L’eau est tellement chaude qu’au moment de sortir, l’air nous paraît froid!
Nous trempons un certain temps et nous traînons à discuter avec notre famille de partage de 4X4 et de tente. C’est un moment gai et reposant. Retour vers le campement pour faire le lit et un petit rangement.Détendus nous rejoignons le restaurant de plein air.
Une longue table est dressée dans la cour du bâtiment général du campement. Les personnes arrivent par groupe et s’installent au fur et à mesure par 4X4 ou par affinités.  Le repas est servi par des jeunes tunisiens charmants avec qui nous converseront le lendemain au petit déjeuner quand nous auront plus de temps car le départ n’est prévu qu’à 9H30. Aucun repas pris pendant le voyage ne m’a laissé de souvenirs impérissables, celui de Ksar Ghilane n’échappera pas à la règle: correctement bon, sans plus. Je me souviens davantage, encore une fois, des yeux magnifiquement grands et profonds de nos amis tunisiens que des cuisses de poulet dans nos assiettes!!!!!

Nous apprendrons par la suite que l’hôtel campement dans lequel nous étions installés avait été fondé par un français qui au départ vendait le concept du désert dans son intégralité: les personnes couchaient dans de vrais campements nomades installés dans l’oasis, mangeaient par terre et assistaient à une veillée avec des chanteurs, musiciens et danseurs. Il est vrai que sur des sites offrant des carnets de voyage remontant à Sept ou huit ans en arrière on voit des photos de ces soirées organisées dans le circuit. Aujourd’hui, l’hôtel a été racheté et a perdu l’authenticité du concept. Des tables, un feu à la fin du repas et une veillée organisée à l’intérieur d’une salle avec de la musique. Nous n’assisterons pas à la veillée car Ridha nous a proposé d’aller voir le ciel étoilé du désert avec Cécile et Sophie. Après le repas nous voici partie vers les dunes noires. Ridha auprès d’un des vendeurs se fait prêter une longue cape en laine de chameau sous laquelle il emmitoufle les filles qui pouffent comme des adolescentes en vadrouille pour leur première sortie! Nous n’avons pas regretté de suivre Ridha pour jouir du spectacle d’un planétarium naturel. Nous restons un moment le nez dans les étoiles, décryptant les constellations, emportée par la fenêtre géante du firmament.

Nous traînons encore un peu alors que les filles partent avec Ridha qui nous glisse, avant de partir que le lever de soleil est à 6H15 demain. Les paupières lourdes nous rappellent à l’ordre: nous partons nous coucher.
La flegme de rejoindre le bloc sanitaire et j’assume le pipi derrière un palmier!

 Après un endormissement relativement rapide, une série de bruits incongrus vers 5 heures du matin viendront entamer ma dose de sommeil! Une moto qui passe dans le chemin pleins gaz, un âne qui braie quelque part dans l’oasis et la climatisation de l’hôtel de luxe qui s’est soudainement mise en marche.

Je finis par sombrer de nouveau et soudain je réalise que le soleil naissant pointe son rayon sur notre tente. Je bondis, demande l’heure à Nelson: 6H15.….Il faut partir immédiatement sinon on ratera le passage de l’aube à la lumière.

Nous sommes tout autant étonné de voir Claire debout, qu’elle de nous voir nous précipiter hors de la tente. Je lui jette au passage que le soleil se lève à 6H15 et que nous sommes en train de le rater, qu’il faut donc se presser car il y tout l’oasis à traverser. Dépitée elle me répond que le guide officiel lui avait dit que c’était à 7H15 mais prenant conscience qu’elle ne doit pas tergiverser, elle se prépare en hâte , nous nous sommes déjà partis. Les traits tirés par le manque de sommeil, nous arrivons à la lisière de l’oasis, en bordure des dunes sortant de la nuit.
A l’horizon le soleil  monte timidement dans le ciel voilé. L’émotion est au rendez vous. Je m’assois tranquillement, profitant du bonheur d’être seuls dans cette immensité.
Petit déjeuner tranquille dans le silence de l’oasis.coucher soleil désert Les serveurs du restaurant sont charmants, jeunes et beaux. Outre ces qualités, pour certains ce sont des étudiants qui n’ont pas trouvé d’emploi et ils travaillent pour la saison touristique. Malgré le grand plaisir que je trouve à leur conversation, il est temps d’aller faire un brin de toilette. Claire me glisse avant d’aller aux sanitaires que la douche du fond ferme bien, contrairement aux autres. Et bien elle ferme si bien que je suis restée enfermée à l’intérieur pendant un bon quart d’heure en essayant sans succès de rouvrir la porte. Et bien sûr il n’y avait personne à ce moment là dans les sanitaires. Je me suis dit qu’il fallait que j’escalade par la robinetterie. L’exercice a payé, puisque perchée en haut du mur de séparation, j’ai pu interpeller une dame qui venait d’entrer. Coutumière apparemment de l’incident de blocage de serrure, elle m’enjoint à pousser très fort. Je lui réponds que c’est-ce que je faisais depuis un bon quart  mais que je ne parvenais pas à rouvrir et que ce serait très gentil de sa part soit d’appeler quelqu’ un, soit d’essayer elle-même d’ ouvrir.Elle ouvrit avec une facilité déconcertante…… Je suis repartie, un peu vexée, vers les sanitaires homme. Alors que nous nous dirigions vers le campement pour ranger nos affaires pour le départ, Jacky a dit à Nelson que la voiture de rallye allait sortir dans les dunes pour faire des essais. Nelson se dépêche d’aller poser ses affaires sous la tente en oubliant qu’il fallait ranger et charger le 4X4. J’ai donc demandé à Ridha de combien de temps nous disposions: Un quart d’heure. J’ai donc rattrapé Nelson pour l’informer de la nécessité de donner les bagages à Ridha avant de partir dans les dunes. Il n’a jamais préparé ses affaires aussi vite mais le temps de filer jusqu’à l’autre bout de l’oasis, la voiture avait fini ses essais. Il faut vous dire qu’il avait déjà entamé une relation amoureuse avec cette nouvelle concurrente! A  l’aube, nous nous sommes introduits dans le campement cinq étoiles voisin où l’équipe Wolkswagen de Race Touareg préparait la voiture. En temps normal nous n’aurions pas pu  rentrer mais le gardien du camp n’étant pas encore à son poste, nous avons traîné comme on a voulu. Deux messieurs en complets cravates nous ont  regardé avec insistance mais nous sommes passés avec l’air tellement sûr de nous qu’on ne nous a rien demandé! Bref, on a pu regarder le team de très près! team volkswagen D’où la grande déception de Nelson de ne pas voir la voiture dans ses exploits. Nelson en parle encore aujourd’hui, non pas de la justesse du timing imposé par le départ mais que sa chiante de femme l’a empêché d’aller voir une voiture faire des bonds dans le désert. Et comme je le savais, nous sommes arrivés juste pour monter dans le 4X4 et partir.. Pour cette journée, Nelson et moi voyagerons sur la dernière banquette.
Nous prenons la route pour Douz, porte du désert, berceau de Ridha, radieux à l’idée de nous faire découvrir sa ville. A la sortie de l’oasis de Ksar Ghilane, il  n’a pas oublié de s’arrêter pour que je puisse prélever du sable rouge dans ma petite bouteille. De même quand on arrivera dans les dunes de Douz, il m’indiquera l’endroit où prendre le sable blanc. Trésor que je ramènerai en Vendée pour en faire apprécier la finesse.                        A peine avions nous repris la route que déjà nous nous arrêtons au café « Bir Soltane ». cafe bir soltane tunisieNous ne sommes pas dupe sur l’attrait du lieu si ce n’est sur celui de nous faire consommer. Mais ce café a la particularité de faire la collection des cartes de visites des clients de passage. Alors!                                   Je joue à cache cache avec Nelson  pendant un petit moment. Le café  se compose d’une bâtisse  fermée par deux entrées. Nelson était à l’extérieur quand j’étais à  l’intérieur et vice et versa.

Tunisie Café bir soltaneHeureusement je le retrouve à temps pour qu’il me tienne la porte des WC qui ne se fermait pas!

Le sable de Douz est une caresse au toucher mais il peut vite se transformer en un ennemi redoutable lors des terribles tempêtes de sable.

Ridha nous explique que les habitants érigent des dunes artificielles piquées en leur sommet de feuilles de palmiers pour se protéger des tempêtes de sable. En fin connaisseur, et scrutant le ciel il nous dit que peut être nous en verrons une.

Effectivement quand nous sommes arrivés à l‘hôtel  le ciel s’est plombé de sable sans pour autant virer à une vraie tempête.
Mais avant de voir le ciel de Douz, Ridha nous propose de nous arrêter au bord de l’erg pour trouver un scorpion. Nous voici à arpenter prudemment à proximité de la route en suivant Ridha pas à pas. Les autres véhicules s’arrêtent à leur tour. Nelson, m’agace à prendre le risque inutile de se faire piquer en soulevant les pierres alors qu’il est en sandale. Il m’envoie balader me faisant comprendre qu’il sait ce qu’il fait. Ridha finit par mettre la main sur un petit scorpion qui deviendra la star des albums photos de cette nuée de touristes en mal d’expériences authentiques. Car à mon sens il y a des très beaux clichés de scorpion dans de nombreux ouvrages…..Mais celui là, c’est le nôtre, on y était!Fleur désert

Nous en profitons malgré tout pour prendre en photo de jolies plantes qui passent inaperçues dans l’immensité désertique.
Sous un ciel qui s’assombrit nous nous présentons  à Douz par la  porte du désert . On nous conduit sur le lieu du  festival annuel, le temps d’admirer la blancheur du sable et d’en profiter pour remplir ma petite bouteille! et nous repartons vers l’hôtel « Sahara Douz ». Hôtel Douz

Je redis à Abdul qu’il me faut à tout prix un distributeur CB car je n’ai plus un sou. Il n’y a pas de problème tout à l’heure on ira en ville. J’en parle malgré tout à Ridha qui se propose de m’emmener tout de suite. Avais-je une tête si fatiguée pour qu’il se ravise en me proposant d’aller me reposer et qu’on irait avant d’aller en ville!
Nelson avait été placé, en compagnie de Sylvie et Jacky, couple que nous n’avions pas encore côtoyé. Après cet agréable moment partagé,  j’ai choisi d’aller me reposer sur la magnifique terrasse de la piscine.
Un transat et un parasol m’attendaient. Certains des couples ayant rejoint les bords de la piscine en même temps que moi, n’hésitaient pas à se mettre au soleil. Pour ma part j’optai pour la prudence et restai sous le parasol.
Le départ pour l’oasis  étant fixé à 16 h, cela me laissait deux bonnes heures. Mais j’étais préoccupée par le fait de n’avoir plus d’espèces et après m’être délassée comme il convient, je décidai de trouver une solution. Je suis donc partie voir si l’hôtel voisin du nôtre à quelques centaines de mètres n’offrait pas la possibilité d’obtenir de l’espèce avec la carte bleue. J’étais en robe légère et à peine avais-je franchi le portail de l’hôtel que les sifflets et les « gazelles » me tombaient dessus. Même des hommes sur un rond point lointain me faisaient des signes. A la hâte, je me dirigeai vers l’entrée de l’autre hôtel. Il était moins luxueux que le nôtre et la réceptionniste ne put résoudre mon problème. Je retournai bredouille au « Sahara Hôtel ».
Nous partons pour Zafraane. Mais avant, les chauffeurs vont s’adonner à leur passion favorite nous faire hurler de plaisir ou d’effroi dans les dunes avec les 4X4. Il faut voir les visages des personnes du groupe pour comprendre que  nous redevenons tous des gosses qui allons faire un tour de manège. Nous nous amusons qu’un des véhicules ne parviennent pas à grimper la dune. Elle s’y reprend plusieurs fois pour enfin se garer avec les autres. Après cette récréation nous reprenons nos activités culturelles!

 Entre les dunes et les palmiers la piste défile. Nous ne visiterons pas la ville de Zaafrane mais l’oasis saharienne de Sabria,  une immense palmeraie de dattiers. Abdul nous explique comment cultiver les dattes. La production de dattes est la  principale ressource économique de la région de Douz. Cultiver les dattes est d’ailleurs le deuxième métier de Ridha qui me promet de nous en envoyer au moment de la récolte en novembre. Nous ne sommes qu’en juin et effectivement les dattes sont à peine reconnaissables: de petites grappes vertes perdues dans le vert des palmes.Ridha nous explique également que le tronc du palmier doit être régulièrement débarrassé des restes de palmes.OASIS sabria dattesDeux garçons, un adolescent et un tout jeune sont là pour nous faire une démonstration de montée et descente du palmier. Leur agilité est étonnante. Il  font la démonstration plusieurs fois et nous les gratifions d’une pièce à la fin. A ce moment, j’emprunte à Denis un dinar puisque je n’ai plus rien. Mais plutôt que de taire cette honteuse maladie de ne plus avoir un sou en poche, j’en fais un élément de plaisanterie ce qui me  permettra  de me lier davantage avec d’autres personnes en me portant en dérision: la pauvre, la fauchée, celle qui doit pleins de sous etc…..Bref, je donne mon dinar au jeune garçon en espérant qu’il ne se gardera pas tout pour lui et qu’il partagera avec le très jeune.

La chaleur n’est pas accablante et rouler dans les palmeraies est vraiment très agréable. Les couleurs entre les ocres et le vert se choquent en permanence pour nous offrir des superbes cartes postales dans la tête. Nous rejoignons le site pour faire la balade en dromadaire. C’est une activité payante, qui n’est pas incluse dans le forfait du voyage. Je n’y tenais pas particulièrement me doutant bien que c’était un piège à touriste mais ne  pouvant pas choisir de meilleures  circonstances  pour essayer cette monture, nous y sommes donc allés.Piège à touriste est faible pour caractériser le site « balade en dromadaire ». Je définirai davantage le lieu comme « usine à touriste ». Une très grande bâtisse organisée comme à Disneyland: un judicieux mélange de folklore de bazar puisqu’on nous aligne pour nous déguiser en nomade c’est-à-dire enfiler une djellaba en pure tissu synthétique et nous coiffer d’un chech avec une couleur attribuée par groupe. Je m’exclus puisque je suis déjà coiffée de mon chech orange. Ridha m’attrape par le bras  « Surtout ne prends rien, photo ou coca,  ils vous arrêtent dans les dunes et tout est très très cher. » me glisse-t-il avant de rentrer dans l’arène!carnet route valeriejeanbiographe

Les cars défilent à une vitesse effrayante ce qui oblige les chameliers à nous faire enfourcher des dromadaires sans ménagement et à la chaîne. Malgré mes protestations de vouloir rester avec le groupe de Nelson en expliquant que je voulais faire la balade avec lui parce que c’était mon mari, que c’était mieux pour les photos : c’était trop tard j’étais parti avec Dominique et Claire.Pour rattraper le coup, ils ont attendu le groupe de Nelson pour qu’une photo soit prise de nous ensemble mais le chamelier n’a pas réussi à faire marcher l’appareil. Il était dit que  décalage et séparation serait notre devise du jour. On m’avait donné « une » dromadaire énorme. L’avantage était que j’étais très bien calée sans les jambes qui pendouillent.  En revanche, l’inconvénient c’est qu’il faut avoir pratiqué des années de danse ou d’étirements de l’écart facial pour tenir une heure avec un écartement pareil!!! Heureusement, le grand écart a fait partie de ma vie pendant assez longtemps pour qu’il en reste un avantage sur cette monture!Et nous voilà partis. On m’avait dit que la sensation de balancement de la marche du dromadaire pouvait provoquer le mal de mer. Je n’ai  ressenti aucun malaise particulier et ce fut une heureuse surprise car  voulant prolonger mon aventure du désert par une méharée d’une dizaine de jours cela serait ennuyeux de mal supporter le voyage à dos de dromadaire! Ma crainte est plutôt du côté des dents de la mâchoire de l’animal de Claire, qui par une corde tirée par le  cou se rapproche, trop à mon goût, de mon mollet. Mais petit à petit je me détend et profite du spectacle : Le désert des dunes de Zafraane. Comme prévu, les chameliers nous arrêtent dans les ruines d’un petit village et commencent une démonstration: cavalcade d’un touareg tout de bleu vêtu, course de méhari, décoré avec l’arnachement de cérémonie,présentation d‘un fennec. Nous descendons de nos montures et pendant dix minutes, les hommes du désert multiplieront les occasions de recevoir des dinars, quitte quelquefois à forcer la main des touristes en embarquant les jeunes femmes sur leur monture pour après réclamer leur dû. En fait, il ne faut pas montrer d’enthousiasme qu’ils prennent pour un encouragement. Sophie s’est retrouvée en haut du méhari et Sylvie s’est fait piéger et s’est retrouvé à devoir s’expliquer parce qu’elle ne donnait rien.

J’ai attendu patiemment que le cirque se termine en m’asseyant avec notre chamelier. Malheureusement il ne parlait pas un mot de français et je n’ai pu qucarnet route valeriejeanbiographee lui sourire et me taire avec lui!  Retour aux 4X4 avec cette triste impression d’être une vache à euros qui ne s’est pas laissé traire! Pendant tout le voyage ces réflexions me tracasseront un peu. Le rapport entre les touristes argentés et  les personnes. On vit ce que doivent vivre les personnes très riches avec leurs entourage. Ridha atténue grandement ces idées maussades. Nous rentrons à l’hôtel et je ne suis pas fâchée de me poser un peu.

Le lendemain nous partons pour Tozeur par la route du  « Chott El Jérid » vaste dépression saline d’une superficie d’environ 5 000 km² qui se prolonge  par le Chott el-Fejaj.  Déployé sur un axe est-ouest entre Nefta à l’ouest et El Hamma à l’est, l’ensemble couvre pratiquement la largeur chott el jerid valerie jean biographedu Sud tunisien, entre le golfe de Gabes et la frontière algérienne. L’usage garde le nom de Chott alors qu’il serait plus exact de dire « sebkha » qui désigne un bassin occupant le fond d’une dépression à forte salinité dans des régions arides. Néanmoins, il peut être toujours en contact par un très faible filet d’eau ce qui est le cas du « chott El Jerid ». Le sel situé dans la zone la plus concentrée (à proximité de la route) est exploité et exporté par la société Sahara Sel qui emploie plus de 50 personnes sur le site. Sa production est évaluée à 45 000 tonnes de sel à destination industrielle par an en moyenne.chott el jerid Tunisie

La route coupe comme une lame de couteau la vaste étendue asséchée par le soleil. J’ai la chance d’être sur le côté droit de la voiture, ce qui me permet d’admirer le chatoiement des couleurs se mariant entre ciel, sel, terre et  eau. Les clichés ne rendent malheureusement pas la beauté énigmatique du lieu. carnet route valeriejeanbiographe

 Une petite aire nous permet de stationner au bord du Chott pour prendre nos photos et éventuellement acheter des bricoles aux vendeurs locaux. Je demande conseil à Ridha pour les dattes. Il me dit que je peux les acheter, j’en achète donc une boîte. En revenant vers le 4X4, je regarde un dromadaire qui me semble être en cuir vernis. Dès que je l’ai eu en main, un jeune vendeur est venu me proposer un prix. Comme je n’avais plus un sou en poche, il n’était pas question que j’achète quoique ce soit. Je lui dis non mais à chaque fois il revenait avec un prix à la baisse. Je me réfugie dans le petit bar expliquant la situation à Nelson qui ne comprenait pas pourquoi il me suivait ainsi. Certains dromadaires étaient en cuir et d’autres en bois: celui que j’avais regardé était en cuir. Et le jeune garçon ne comprenait pas que je n’achète pas ceux en bois alors qu’il avait sacrifié le prix! J’avais beau lui dire que c’était celui en cuir qui m’intéressait mais qu’il était trop cher, ce que je comprenais complètement, il ne lâchait pas prise. Juste avant que je ne monte dans la voiture, il m’a laissé  mes dattes et mon dromadaire pour 5 dinars. Je l’avais choisi pour Joséphine et ce fût un bon investissement car le dromadaire en parcourt des kilomètres dans notre oasis vendéenne!

Barrière Atlas TunisieNous reprenons la route qui longe les monts de l’Atlas, barre montagneuse qui traverse toute l’Afrique du Nord d’Est en Ouest, de la Tunisie jusqu’au Maroc. Je ne me lassais pas d’admirer les lointains massifs que nous avons longé une bonne partie du parcours. Ridha nous expliquant la différence entre le djebel et la montagne: le djebel n’est pas habité.

Nous abordons la périphérie de TOZEUR, la belle aux briques d’argile mais nous filons vers les oasis de montagne: Chebika et Tamerza.

Dans beaucoup des villages  traversés dans le sud tunisien se côtoient anciens et nouveaux villages  mais les  nouvelles constructions n’ont pas  abîmé le paysage par une architecture ostentatoire et moderniste. Chebika et tamerzaAprès les pistes et les routes dégagées de la cohue touristique, notre arrivée à Chebika est un aterrissage dans la réalité de notre statut de pauvres touristes!  Au sens propre du terme! Ceux qui n’ont pas les moyens de se payer le luxe de la solitude hors circuit organisé! Le parking craquant de sécheresse sous le soleil torride de fin de matinée est une succursale à ciel ouvert de tous les voyagistes de Tunisie! Les 4X4 se comptent par dizaine. Nous abandonnons rapidement les lieux car déjà Abdul décline sur tous les tons « par ici messieurs dames, je vous confie au guide local » et nous voilà partis à grimper un chemin de poussière. Un premier arrêt qui surplombe le vieux village pendant lequel le guide nous explique  que Chebika et Tamerza ont été abandonnés en 1969 à la suite d’inondations meurtrières qui firent plus de 400 victimes. Seul le marabout reste en activité dans l’ancien village.

 oasis chebik et tamerzaC’est reparti vers une faille qui paraît dérisoire dans cette masse montagneuse. Nous franchissons l’étroit passage pour découvrir derrière un paysage majestueux. Un cirque à ciel ouvert dont les limites tombent à pic dans les canyons de la montagne, bordées de palmiers magnifiques. Un promontoire sur une vue magique et voilà que je m’improvise photographe du groupe!

oasis tunisieLe chemin descend doucement vers le fond de l’oued. Le guide nous montre les fossiles marins incrustés dans la roche preuve que la mer était  là il y a quelques millions d’années. Je dégringole avec plaisir la pente, cela me fait du bien de me dégourdir après quatre jours sans marcher car exceptée la grimpette de Chenini et la traversée, au calme, de l’oasis de Ksar Ghilane nous n‘avons pas vraiment marché. L’occasion est belle de jouer la gazelle, on nous le dit assez souvent pour s’identifier à un cabri le temps d’une balade! Le fond du djebel est là, frais et accueillant. Nous atteignons la source. Que c’est bon de boire!oasis Tunisie
Un site inoubliable qui fait jaillir notre émerveillement et nos émotions d’enfants. D’ailleurs je me suis beaucoup amusée avec les personnes du groupe tout le long de l’oued, en me postant en sentinelle aux passages plus difficiles, j’ai pu parler avec beaucoup d’entre eux.  en train de passer le gué.carnet route valerie jean biographe

Sur le chemin qui remonte vers le village, il y a  des jeunes gens qui vendent principalement des pierres. Malheureusement, je n’avais que peu d’argent sur moi, n’ayant encore pas croisé un distributeur CB,  je n’en ai pas acheté alors que le choix était varié et qu’elles étaient très belles.

Nous débouchons dans la boutique de vente pour les touristes, bâtie en dur et à la gestion organisée. Nous fuyons   l’endroit  qui pourrait détruire les images magiques de Chebika qui sont désormais dans ma tête. J’ai très soif et je regagne au plus vite le 4X4. Ridha n’est pas là on m’indique le lieu où se reposent les chauffeurs pendant nos virées, à l’ombre et  au frais. Ridha est allongé sur un muret. A chaque fois que je le surprends dans ses moments de pause, à croire qu’il a un troisième œil et qu’il sent notre présence, il est debout plus vite que son ombre. Aussitôt je lui dis qu’il reste au calme, que je peux attendre, d’autant plus que les personnes du groupe sont encore pour la plupart dans la boutique: mais rien n’y fait, il sort et va m’ouvrir le 4X4 déclarant qu’il devait se lever qu’on allait partir. Je reconnais que j’apprécie de pouvoir boire  un bon thé de bouteille sans thé. Traduisez une eau minérale très chaude! Mais elle me désaltère malgré tout. Grâce à la dextérité de Ridha, nous nous dégageons rapidement du parking surchauffé par le soleil de milieu de matinée et repartons vers Tamerza, simple halte au bord de la route pour regarder le village en ruine, dévasté par les inondations. tamerza

Nous découvrons un petit dôme blanc, abri pour les marabouts, très nombreux sur les routes. Nous prenons la direction de la grande cascade à quelques kilomètres de Tamerza. Il fait chaud, le soleil monte encore mais cela reste tout à fait supportable.Mausolée Marabout

cascade

Nous rejoignons tranquillement le chemin qui mène à la cascade bordé de marchands qui nous proposent les mêmes  produits pouvant intéresser les touristes.Des salamandres, des serpents, des fennecs et autres créatures du désert gigotent soit sur une épaule soit au fond d’une cage. Après la déambulation ralentie par les sempiternels refus polis adressés aux vendeurs, nous débouchons au dessus d’une  petite crique fermée  par les rochers d’où tombe la « grande cascade ». Il n’y a que très peu de touristes, mais on peut deviner aisément l’engorgement que pourrait provoquer l’arrivée des bus et des 4X4 sur ce site qui est beaucoup plus modeste que  Chebika. La grande cascade est une petite chute,  bien sûr en comparaison de celles qu’on peut trouver sous des latitudes plus septentrionales, mais au bord du désert de rocaille elle est exceptionnelle.Un jeune tunisien nage et s’amuse dans l’eau. Quelques uns du groupe se trempent les pieds. Je suis très très tentée d’imiter le jeune car il fait très chaud et la fraîcheur de l’eau m’appelle mais je me retiens et ne vais qu’à mi-cuisse. La sagesse commence à gagner ma personnalité! En effet, ce jour là j’étais vêtue d’un sarouel indien extrêmement fin. A la fin du bain, il m’aurait collé à la peau, laissant deviner d’une façon ostentatoire mes formes féminines! Il aurait fallu que je repasse pour rejoindre le 4X4 devant tous les vendeurs qui, rappelons le, apprécient les « gazelles de tous poils ». Tout compte fait ce n’est peut être que du respect et non de la sagesse!

 Après cette matinée riche en visites et déplacements, nous sommes ravis de nous poser dans notre hôtel à Tozeur. Notre chambre a une vue superbe sur la palmeraie. carnet route valeriejeanbiographeJe me suis extasiée sur la verdeur des palmiers du haut de mon balcon et pour cause! Quand après manger je suis partie pour m’allonger dans l’herbe, j’ai arpenté les petits chemins du jardin dans l’espoir d’y trouver un espace tranquille, frais et ombragé…. Mais chaque parcelle de cette palmeraie était inondée par un réseau d’irrigation très serré rendant toute sieste impossible. Voilà pourquoi les palmiers sont si beaux!
tozeurLa petite sieste au bord de la piscine sera la bienvenue, je suis plombée! Nelson finit par me rejoindre et nous coulons des instants bienheureux entre eau fraîche  et  chaude somnolence. Avant de partir pour Nefta, je ré-interpelle Ridha pour avoir du cash. Après avoir prévenu Abdul, nous fonçons vers le pays de la carte bleue. Nous rejoignons le groupe en préparation pour partir. Pour la première fois nous utilisons la climatisation dans le 4X4: la chaleur est épaisse. Après une vingtaine de minutes nous arrivons sur le site de la corbeille de Nefta.
Corbeille NeftaL’oasis s’étend sur 300 hectares et compte près d’un demi-million de palmiers-dattiers. Elle est alimentée par l’eau provenant de 152 sources. La corbeille est un vaste réservoir alimentant la ville.
Malheureusement les besoins en eau avec le développement du tourisme (golf, grand hôtel et piscine) vident le réservoir.
Nefta                                             L’architecture de ses maisons est typique : tout comme à Tozeur les murs sont faits de briques de couleur ocre. Les toits ainsi que les portes des maisons sont fabriqués à partir de bois de palmier. Comme beaucoup de villes, Nefta a sa partie neuve et sa vieille ville. Nous avons quartier libre pour parcourir les rues de la vieille ville.Nefta vieille rues

Ecrin homogène d’ocres et de verts c’est un endroit d’où se dégage une impression de sérénité. Le groupe se disperse et s’enfonce dans le village Nous approchons d’un groupe de maison avec une porte magnifique mais à peine nous nous attardons sur la cour que des cris de femme nous interpellent en nous faisant signe de ne pas partir et d’attendre et en une minute la cour se remplit de trésors à vendre qu’on nous sort très vite. Nous ressortons de la cour en leur précisant que nous ne voulons rien acheter. C’est le moment de la sortie de l’école et nous sommes bientôt entourés par une joyeuse bande d’enfants qui nous observent et nous demandent stylos et bonbons. Je n’ai ni sac, ni poche et  montre aux enfants que je n’ai strictement rien.

fillette NeftaLes enfants nous laissent sauf une petite fille qui restera jusqu’à la fin avec nous et répétant inlassablement « tu me donnes en montrant les seules choses que je pouvais donner: lunettes, montre, chaîne, bague et boucles d’oreille… Je finis, et je sais qu’il ne faut pas le faire, par lui donner une bague qui n’a d’ailleurs pas grande valeur. J’ai craqué mae a culpa! Que celui qui n’a jamais craqué jette la première pierre! fillette Nefta

 

 

 

 Nous sommes dans la deuxième ville sainte de Tunisie et la cinquième des villes religieuses du monde islamique. D’ailleurs au moment de rallier notre rendez vous, nous entendons l’appel à la prière, simple et profond et non comme ses voix criardes sortant des hauts parleurs utilisés dans les grandes villes. Après cette balade dans Nefta, nous apprécions le verre de citronnade que nous avait recommandé Ridha dans un café. Un vrai bonheur ni trop acide, ni trop sucré: parfait : nous en prenons un deuxième verre. Puis nous allons attendre sagement sur un banc le retour du guide pour repartir vers l’hôtel.  La place est magnifique avec des arcades sur le pourtour. J’ai adoré cette visite.
De retour à l’hôtel, nous avons  encore le temps de courtiser le soleil à la piscine. Ah! Stupeur…Un autre groupe Marmara a envahi la piscine. C’est la première fois depuis 4 jours, excepté dans le parking de Chebika, que nous retrouvons notre statut de touristes de masse!

Après cette récréation nous rejoignons comme tous les soirs la salle à manger. A la fin du repas, plutôt qu’un  gâteau, je demande à ce qu’il soit remplacé par un thé. Le premier serveur me dit que ce n’est pas possible. Quand un peu plus tard un autre serveur vient à notre table pour nous demander si nous sommes contents, je lui dis que non: que je suis très déçue de voir que dans tous les grand hôtels, il faut attendre le soir et tard pour pouvoir boire un thé. Et que je pensais que cela n’était pas une demande extraordinaire dans un pays reconnu pour son thé. C‘est comme si un étranger venait en France et qu‘on lui ne serve pas de vin s’il en demandait. Bref, légèrement paniqué, car il faut dire qu’ils n’aiment pas nous voir mécontents, il fait en sorte qu’un   thé  nous soit servi puisque  l’ensemble de la table en commande un à 1dinar et quelques. L’anecdote a dû dépasser la salle de restauration car quand je suis allée chercher ma clé, le réceptionniste m’interpelle pour savoir si j’étais satisfaite et qu’il se ferait un plaisir de m’offrir un thé. Et il me griffonne un nom de café et me dit demain à 20 heures. Je lui dis OK. J’en parle à Nelson qui m’accompagnera bien sûr le lendemain. Nous rejoignons le salon. Ridha nous rejoint et nous propose de faire un tour avec lui dans la ville. Pas de problème nous sommes évidemment partants. Nous partons pour le Tozeur magique. Ridha nous emmène dans un lieu que les habitants appellent le centre de loisirs.C’est un café en plein oasis sous les étoiles, gorgé de verdeur. La jeunesse et les familles s’y retrouvent le soir dans une ambiance feutrée et conviviale. Nous fumons la traditionnelle chicha bien que j’ai un mal de crâne du diable. chichaAprès  cette pause Ridha nous emmène sur un site enchanteur: le belvédère de Tozeur.  Nous ne l’avons pas visité de jour, on peut d’ailleurs se demander si Abdul n’aurait pas pu nous consacrer une petite heure à la visite de ce site qui permet la vue sur l’oasis. C’est vrai qu’il n’y a rien à vendre et que peut être ses affaires marcheraient moins bien! Mais je ne fais que subodorer!belvédère Tozeur

Nous l’avons découvert le soir, les statues étant  éclairées par des projecteurs pendant la nuit. Les photos ont été repiquées à mon retour sur internet (merci à Wikepedia.org) et ne traduit pas le mystère du lieu quand on le visite la nuit. En tout cas, merci à Ridha de nous avoir conduit sur ce magnifique site. En grimpant au fait du belvédère dans l’obscurité, nous avons ressenti l’air frais qui se levait du désert, une  atmosphère unique. Puis nous sommes rentrés à l’hôtel non sans avoir lu un des poèmes livrés à l’endroit par un des grands écrivains tunisiens, né dans la ville mais dont je n’ai pas retenu le nom: pardon. Car il faut savoir que Tozeur est une grande cité littéraire qui abrite de grands poètes depuis très longtemps. Cela me donnera davantage encore l’envie de retourner dans cette ville.

Le lendemain, nous partons pour la sortie optionnelle de Starwars.

carnet route valerie jean biographeNous ne sommes que Quatre véhicules à partir dans le désert. Ce n’est pas de la dune, ce n’est pas de la pierre. C’est une vaste étendue arasée par les vents avec des ravins naturels. Ridha nous explique qu’en cas de pluie ils ont du mal à passer à cause de la boue. Mais là, les chauffeurs prennent plaisir à nous montrer leur dextérité à grimper les pentes et se réjouissent de nos émotions voire de nos cris!

carnet route valeriejeanbiographeBientôt nous arrivons au cou du chameau, une petite montagne faite d’agglomérats de  gypses. Nous faisons une halte à une baraque à objets touristiques tenue par un jeune garçon qui selon les renseignements de Ridha a du reprendre la boutique car son père est décédé et il ne reste que lui pour faire vivre sa famille. Nous achetons des bijoux et une poupée berbère, le jeune vendeur nous offre en retour une rose des sables. Puis, nous grimpons le cou de chameau qui brille sous nos pas, nous ramenons des roches brillantes pour Mathieu.

Une dune gigantesque plonge et dans le fond, sur l’horizon un petite tache: c’est le village de starwars.

village Starwars TunisieLe village de Starwars est vraiment une curiosité dans tous les sens du terme! Un anachronisme dans cette nature grandiose. Une boulette de carton pâte, pourtant intégré dans le paysage et dont les gardiens sont les chefs de tribus du désert.

Ridha nous propose à Nelson et moi de grimper sur le toit pour descendre la grande dune: bien sûr nous acceptons et c’est parti…

Yaaaaaoooouuuuhh!valeriejeanbiographe Génial.

Merci à Pascal pour cette photo prise sur le vif.

carnet route valeriejeanbiographeA notre arrivée nous sommes accueillis par un jeune garçon qui m’entraîne à l’écart dans une des huttes. Il me dit « c’est n’importe quoi ton chech » et me le refait tout en me demandant si je n’ai pas de l’argent ou à manger. Je lui dis que je n’ai qu’un sucre dans la voiture.

Mais bientôt le jeune se fera remettre en place par le chef du village qui vient me voir, me refait mon chech,  tout en m‘expliquant que tous ils mangent à leur faim, qu‘il n‘accepte pas la mendicité et que si on veut les aider nous pouvons acheter des objets de l‘artisanat et surtout faire de la publicité dans notre pays pour que les touristes continuent à visiter la Tunisie.valeriejeanbiographe

 

 

carnet route valerie jean biographeNelson est particulièrement amusé des matériaux de pacotille qui ont été employés pour faire le décor de la saga filmographique prestigieuse américaine mais cela ne l’empêche cependant pas d’être ému et de se remémorer le film  afin de trouver les traces des scènes cultes! Il bombarde le site de photos.carnet route valerie jean biographe

Beau souvenir de notre rencontre avec le peuple du désert gardien d’un site mythique d’un pays à des milliers de kilomètres aux antipodes de la  culture touareg…

site tournage starwar , valerie jean

 

 

 

Nous rentrerons tranquillement à l’hôtel en faisant un crochet par le zoo de Tozeur réputé pour son dromadaire qui est dépendant  du coca-cola qu’il boit devant les touristes. La visite commence par le jardin. Notre guide, très disert, nous explique les particularités des plantes du pays. Le jardin est magnifique, luxuriant. Je prends quelques graines de henné au passage. Le zoo en lui-même n’a rien de particulier si ce n’est  la prestation du guide qui nous accompagne qui a un bagou adressé aux touristes parfaitement réglé, rendant la visite drôle par ses bons mots. Arrivés dans l’espace des reptiles et autres bêtes malfaisantes, il joue sur la crainte,  pour présenter les animaux au plus près des visiteurs en leur proposant de les caresser et s’amuser des cris des femmes. Je tente, parce que j’en ai pour la première fois l’occasion, de prendre un serpent. L’animal glisse sur mon bras et je me surprend à n’avoir ni répulsion ni frayeur: ce qui n’est pas drôle pour notre guide qui recherche le spectacle. Il me reprend donc le serpent des mains pour le présenter à une autre!  Le clou de l’animation étant de nous faire approcher d’une case où il est écrit qu’il y a un gros serpent et de nous lancer un vieux pneu attrapé dans la fameuse case. L’effet est immédiat cri et mouvements de recul font la joie de notre guide. C’est la fin de la visite, une halte à la boutique du zoo où nous sommes invités à boire moyennant 1 dinar  un breuvage fait maison. C’est bienvenu car j’ai une sacrée soif.

Nous rentrons à l’hôtel pour manger, nous prélasser un peu et repartir à l’assaut des souks de Tozeur en quartier libre. Le groupe rejoint le souk guidé par Abdul. La première halte nous laisse agacé et amusé à la fois. Abdul nous sert un merveilleux discours devant  la boutique « qui est un magasin sérieux Messieurs-dames »  je ne l’écoute même plus car j’ai repéré un petit banc qui est à l’abri du soleil sur lequel je m’assois.

Notre groupe ne semble pas être convaincu par la prestation d’Abdul alors le propriétaire déguisé en Tunisien encore empreint de colonisation nous vante les mérites de sa boutique et surtout nous indique les hauts dignitaires touristiques qu’il reçoit: Johnny Halliday, Yves Mourousi etc…Je n’écoute plus me lève pour montrer mon impatience et mon agacement. Je ne suis pas la seule à réagir ainsi car la plupart des personnes du groupe réagissent négativement à l’inverse de l’effet escompté je pense! Je vais quand même jeter un œil à l’intérieur: cela respire la boutique de tourisme par excellence: très bien rangée, très bien tenue, cela doit plaire aux touristes américains et allemands qui sait-t-on ne marchande pas  et payent  cash. En tout cas, son discours l’a plombé et je crois pouvoir dire qu’il n’a pas fait grande affaire avec notre groupe! Nous nous enfonçons dans des ruelles mais très vite le quartier se termine par des grandes rues où s’étalent  des boutiques alignées de chaque côté. Cela ressemble plus à un marché en région parisienne à Barbès  qu’à un souk comme nous l’entendons habituellement avec des petites boutiques d’artisans, des recoins, des enfilades de rues, des étalages d’épices, de fruits, de cuirs, des odeurs qui accompagnent les pas bref: un souk quoi! Nous voulons une robe de danse tunisienne pour Joséphine et une carte pour retracer notre parcours. Nous faisons plusieurs boutiques comme il se doit mais je me lasse vite…Après plusieurs tentatives, nous apercevons Ridha assis devant une boutique qu’il dit être celle de son cousin. Ok! nous allons jusqu’au bout du marchandage et obtenons ce que nous voulons pas trop cher. Un chech et une robe. Puis je demande à Nelson d’aller boire un thé, Ridha nous dit qu’il nous rejoint. Nous entrons dans le premier bar que nous voyons qui se trouve être très grand mais les places en terrasse sont toutes prises. Tant pis, on s’enfonce, au frais, à l’intérieur. C’est vide de client sauf un homme, assis, seul devant un café. Nous nous installons à la table d’à côté et je commande une citronnade avec le souvenir de celle de Nefta dans la bouche. Ce ne sera hélas pas la même qualité et nous paierons trois fois plus! L’homme nous interpelle poliment sur nos impressions, sur notre voyage et nous engageons la conversation avec lui. Il sera plusieurs fois « réprimandé » de nous parler. Il nous explique qu’il n’aime pas Tozeur, qu’ici il ne se sent pas bien, que les gens ne sont pas sympas et qu’il rêve de retourner à Tunis mais qu’il est là pour travailler. Il répond aux questions que nous lui posons sur notre itinéraire, car entre temps Nelson avait trouvé sa carte! Bref un homme très gentil mais visiblement bien seul. Ridha nous rejoindra mais pour repartir aussitôt en nous demandant pourquoi on avait choisi ce bar! Et nous disant que l’homme était considéré comme attardé………..Nous n’avons pas eu du tout cette impression. Retour aux 4X4 avec une demi heure d’avance et par chance Dominique, Michelle et les filles arrivaient à la voiture. On allait pouvoir s’arracher à cette déambulation marchande qui n’en finissait pas. J’aurai préféré visiter un musée. Enfin on arrive à l’hôtel Hafsa. Rangements de nos bricoles, pause avant de  repartir dans ce labyrinthe que sont les couloirs de l’hôtel. J’ai repéré la petite porte qui donne directement sur la terrasse de la piscine de notre escalier ce qui me permet de ne pas déambuler dans tout l’hôtel en jupe de plage ! En fin d’après midi, nous rejoignons le bar déserté sauf par un groupe d‘hommes tunisiens. Le barman nous sert nos traditionnels thés tout en nous demandant comment se passe notre séjour.  Puis arrive un français du groupe Marmara arrivé il y a peu. Il s’assoit juste devant la télévision et nerveux se retourne sans cesse dans notre direction.  En l’observant je finis par comprendre qu’il souhaite la télévision française mais  plutôt que d’aller courtoisement demander au barman s’il peut changer de canal (ce que je trouve déjà particulièrement déplacé puisque des clients regardent la télévision), il interpelle le barman par une gestuelle néandertalienne, prenant le barman pour un demeuré incapable sans doute de parler notre langue! Je suis captivée par l’outrecuidance et la bêtise de ce CON qui continue à chercher du soutien de la part de ses compatriotes, qui arrivaient peu à peu dans le salon. Notre barman est outré, faisait bien évidemment la sourde oreille en lui expliquant de loin, qu’il était compliqué de changer de canal ; dans cet instant je  lui adresse un grand sourire pour lui montrer que nous le soutenons dans sa résistance ! L’homme est parti chercher un autre barman qui s’est plié au caprice de notre bon touriste français incapable de se passer de son quart d’heure d’inepties car ce n’était ni  un grand soir politique, ni un grand soir sportif, seuls capables de justifier cette attitude irrévérencieuse. Plus tard, ayant bien repéré notre bonhomme, je me suis amusée à glaner ses propos dans la queue au restaurant…. Misère, il faut qu’il arrête de voyager ce monsieur! Nous abandonnons le bar pour rejoindre Ridha à la piscine qui veut nous faire connaître deux jeunes tunisiennes étudiantes: leur beauté n’a d’égale que leur intelligence.Deux grands yeux noirs sur un visage ovale et fin sur un corps svelte et élancé : de belles gazelles!!! D’ailleurs notre camarade Thomas ne s’y est pas trompé car il rejoint la conversation assez vite. Ces jeunes filles étant de Tunis et étudiante en sciences politiques préparant l’ENA nous parlons des mesures d’état concernant l’éducation. Nous leur racontons que les enfants nous demandaient principalement des stylos …Elles semblaient ne pas comprendre nous expliquant que les fournitures scolaires étaient prises en charge par l’état. Nous avons ensuite longuement parlé des problèmes d’eau, de l’entrée de la Tunisie dans le dispositif de collaboration économique européen, de l’histoire de nos pays et du décalage culturel entre le nord tunisien et le sud. Cela était très  intéressant, si passionnant que cela nous a emmené tard dans la nuit.Ridha a baissé le rideau bien avant nous, visiblement déçu que notre nuit s’achève sur une conversation politisée !Nous remontons dans notre chambre. Un peu de bagarre avec la climatisation…. Puis nous  tombons dans les bras de Morphée.

 Le lendemain, départ pour Matmata.

chott el jerid TunisieNous retraversons le chott El djerid, cette fois sous le soleil matinal. Les couleurs changent, la fascination demeure.
Ridha, soudain s’arrête le long du bas côté. Il a entendu un bruit de crevaison. Le convoi s’immobilise et les chauffeurs viennent aux nouvelles. Nelson et Ridha font le tour du véhicule en tapant dans les pneus. Rien. Un des chauffeurs se moquera gentiment de Ridha avant de repartir, disant que ces bruits sont fréquents sur cette route. Mais de nouveau, le convoi stoppe.
Je vais aux nouvelles, Sylvie a oublié un bagage dans la chambre d’hôtel. Le temps pour Abdul de fixer un rendez vous au chauffeur, en une fraction de seconde je réagis, je me précipite à la portière du 4X4 qui repart vers Tozeur, j’ai oublié deux vêtements dans la penderie. Je donne la numéro de la chambre à Sylvie et pour plus de sûreté Ridha répète au chauffeur en arabe les instructions.Nous repartons vers le point de rendez vous où Abdul a décidé d’attendre nos amis.carnet route valerie jean biographeC’est une halte au milieu de nulle part dans un café.Je vise une petite table en terrasse, au soleil. A Tozeur nous avons acheté des amandes fraîches, l’entreprise de les manger nous fera patienter. Nous observons le balai des insurgés qui ne comprennent pas que Sylvie ait fait le choix de retourner à l’hôtel et que cela fasse attendre le groupe!Nous commentons cet égoïsme avec tristesse.Puis avec Cécile et Sophie nous décidons qu’il serait temps de faire une photographie de tout le groupe. Cela occupera les mauvaises langues!carnet route valerie jean biographe

Restez groupir. Abdul n’est pas mécontent de notre diversion qui fait passer du temps. Certaines personnes commençant à franchement râler de cette attente imprévue. Chacun y allant de sa solution la meilleure pour le groupe. Désolée mais la photo du grand groupe est assez médiocre. N’ayant que celle là je la livre avec toute son imperfection!
Le 4X4 manquant arrive et nous pouvons repartir en direction de Matmata. Nous reprenons la route. Les paysages défilent, nous voyons sur la route des arbustes de henné. Nous partons visiter un oasis de plaine. L’ambiance dans le 4X4 est à la fête et c’est en dansant que nous rejoignons le groupe pour la visite. L’oasis ressemble  à nos traditionnels jardins. Nous faisons la visite au pas de course ayant pris du retard dans notre itinéraire.troglodyte matmata

L’arrivée sur le site  troglodyte de Matmata se fait discrète. Nous nous arrêtons sans penser que nous sommes arrivés à destination et pour cause, les troglodytes sont dans le sous sol et ne se voient donc pas de l’extérieur.

Le groupe suit un petit chemin pour rentrer dans un couloir qui pénètre sous terre. Le traditionnel poisson nous accueille sur le mur. Il porte chance. carnet route valerie jean biographe Dans le même esprit, la main de Fatma peinte en bleu se dessine sur le mur blanchi.

Le lieu respire l’authenticité. Nous longeons le couloir sombre pour déboucher dans un espace à ciel ouvert. Nous sommes accueillis avec beaucoup de chaleur par la maîtresse de maison qui nous invite à visiter sa maison.
Avec le recul, je me rends compte que nous n’avons pas pris la peine de nous déchausser alors qu’il s’agit d’une des premières politesses en Tunisie. Abdul ne nous l’a pas rappelé.

Des tapis aux couleurs chatoyantes couvrent les murs et les sols des chambres. De grandes jattes de terre sont entreposées au fond de certaines des pièces. troglodyte matmata

Les pièces sont spacieuses exceptée la cuisine qui est minuscule, envahie de petits pots sur des étagères.Des plaques de cuisson au gaz témoignent que la cuisson ne sa fait plus à l’ancienne mais nous sommes très loin de l’installation moderne.

Le thé que nous offre la maîtresse de maison est le bienvenu mais il faut déjà repartir après une accolade sincère avec cette femme remarquable du désert.carnet route valerie jean biographe

 Aujourd’hui avec le recul, je regrette d’accepter avec autant de facilité d’entrer comme des êtres sauvages dans cette maison qui se prête à la curiosité insatiable des touristes sans rien laisser d’autre qu’une piécette.

Qui est responsable? Les touristes, les tours opérators, les personnes qui acceptent  le deal?

A quel prix je me laisserais envahir dans ma maison sans pouvoir même partager une causerie car  nous ne sommes pas capables de parler la langue de ceux que nous envahissons. Nous traversons des vies et des paysages en ignorant complètement ce qui est tracté entre les personnes et l’organisateur du séjour. Nous quittons ce petit coin dépaysant pour aller manger dans un énorme restaurant marbré du plancher jusqu’aux plafonds et que personnellement je trouve d’un mauvais goût ostentatoire mais bon je me dirige, comme depuis cinq jours maintenant, vers le buffet occidentalisé. Après un repas passé dans la bonne humeur, nous repartons vers Toujane.

tOUJANE tUNISIEUn magnifique village accroché à la montagne qui ne se distingue pas des ocres sablés du désert. Habitué à la course à la photo, Ridha nous indique qu’il va s’arrêter pour que nous puissions prendre le paysage. La caravane s’arrête.La route en lacet se déroule dans la vallée. Les maisons sont accrochées à flanc de montagne. Nous passerons sans  visiter  la ville mais nous y retournerons à l’occasion de notre deuxième voyage à Zarzis.
Nous arrivons dans l’après-midi au bac pour retourner sur Djerba. Je sors du 4X4 pour me dégourdir les jambes, laissant le véhicule dans la file d’attente pour embarquer. carnet route valerie jean biographeL’air de la mer nous rafraîchit, nous avions oublié comme l’air était sec dans le désert. Le soleil éclate ses rayons sur le blanc du bateau. Après une petite demi-heure d’attente nous montons au premier étage du bateau. La distance qui nous sépare de l’île de Djerba n’est pas grande. Un camion chargé d’œufs est en dessous de nous et on imagine avec le soleil qui tape si fort les petits poussins éclore avant la fin de la traversée.

 Encore quelques kilomètres et nous arrivons à l’hôtel. Déjà Ridha est sur le toit, débarquant nos bagages avec le même empressement qu’au premier jour. Les derniers jours, nous avions évoqué avec Ridha la possibilité de se retrouver le dimanche pour manger ensemble et se voir en dehors de la contrainte relationnelle client-chauffeur. Avec beaucoup d’émotion nous embrassons Ridha en nous donnant rendez vous pour le lendemain à Houmt Souk. Nous rejoignons la chambre attribuée, un des petits appartements près de la mer, bien équipé dans une petite suite de cours blanches environnées de plantes aux couleurs méditerranéennes. Le plaisir de se retrouver au calme est tellement bon qu’il faut nous secouer pour faire une petite toilette  avant de se replonger dans l’enfer de l’immense salle à manger du complexe Marmara. Le retour à la civilisation est cruel: Les hauts parleurs, les écrans vidéo, les salles bruyantes. Nous ne sommes pas en avance et commençons le repas dans les derniers. Sous l’œil intrigué du serveur, je ramasse les bouteilles d’eau qui ne sont pas finies ennuyée de m’encombrer d’une bouteille neuve que je ne finirais pas!

Le soir nous traînons dans le bar maure déjà entrevu à notre arrivée. Le lendemain, comme prévu nous nous préparons pour aller à Houmt Souk afin de rejoindre Ridha comme convenu. Le chauffeur nous indique un centre d’appel : Ridha est chez lui mais nous dit ne pas pouvoir se libérer pour l’instant. Il nous dit qu’il nous rejoindra dans le quartier du marché. epices marché djerbaNous partons donc sur le fameux marché largement aussi achalandé que ceux traversés jusqu’à présent et surtout bien moins cher, pour les produits alimentaires (épices, amandes, dattes etc…) que ceux indiqués lors de notre périple.

Les vendeurs ne nous alpaguant pas comme des touristes mais comme des acheteurs.

Je parle du marché alimentaire, pas des vendeurs sur la place touristique qui vendent poterie et tapis. Nous faisons le plein d’amandes et d’épices auprès d’un marchand exceptionnel de savoir et de gentillesse. J’achète du henné neutre, une pierre à cicatriser (et ça marche, j’ai testé sur mes innombrables blessures de cuisinière maladroite!), du savon d’argile pour le corps et pour les cheveux….Après avoir fait le plein de données pharmacopées, nous rejoignons la fameuse place centrale, concentré de vendeurs pour touristes qui vous rabattent de toute façon dans une boutique tenue par un cousin, un frère. A ce stade de la journée nous pensons vraiment que Ridha allait arriver. Nous nous installons donc dans un premier temps à un café pour boire un thé. Sur la même place, nous boirons un thé en fin d’après-midi dont le prix aura triplé! Pour patienter nous faisons le tour de la place en admirant les poteries qui sont magnifiques, nous faisant interpeller par les vendeurscarnet route valerie jean biographe. Nelson essayait de décrocher le prix le plus bas avec un des vendeurs, c’est-à-dire où le mec lui donne presque, le jeune homme finit par dire que le français était  difficile en affaire mais qu’il les  appréciait plus que les allemands ou les américains qui ne discutaient jamais le prix, payant cash qu’elle que soit la somme demandée. Ne négociant plus, il n’y avait plus de plaisir à réussir la transaction! Il alla même jusqu’à nous montrer son cahier  où étaient enregistrées méticuleusement  les ventes: Il me montrait du doigt une somme en m’expliquant « tu vois ça c’est la vente d’un plat à un allemand et ça c’est le même  mais vendu à un français » et le prix était divisé par 4. Je n’en revenais pas. Au bout d’un moment, après avoir très longtemps discuté avec le jeune vendeur, l’autre jeune homme qui l’accompagnait  nous proposa de nous emmener dans le souk pour visiter en amis. Ridha ne montrant pas son bout du nez, nous voilà parti dans le souk. Le jeune homme nous demanda de ne pas nous arrêter et de le suivre à allure régulière pour montrer qu’on visitait mais que nous n’étions pas là pour acheter, nous expliquant qu’il voulait bien être guide mais qu’il ne voulait pas intervenir si nous étions interpellés par des vendeurs. Dociles nous le suivirent en respectant scrupuleusement ses conseils et nous ne fûmes effectivement pas importunés. Il nous montra tout d’abord l’atelier de tissage très renommé de Houmt Souk, situé en face de l’église. carnet route valeriejean biographe

Une très belle boutique où nous sommes reçus avec haleur par le propriétaire qui nous explique qu’il exporte dans le monde entier, ce dont nous ne doutons pas quand on voit la beauté et la qualité des tapis qui sont exposés.

Le français de cet homme est parfait et il se dégage une grande aisance quand il nous explique les différents styles des motifs des tapis.carnet route valerie jean biographe

Il m’encourage ensuite à essayer de tisser moi même…Pourquoi pas!

Puis notre guide nous emmène par les rues vers le vieux quartier. Assemblage de magnifiques demeures et de vieilles façades écornées, nous sommes saisis de tant de contrastes sur une si petite périphérie.

 

Le  vieux quartier entre ombres et soleil reflète une belle luminosité. Nous pénétrons dans des cours obscures qui débouchent dans des jardins superbes. Dans ce périple étonnant,  nous pénétrons dans des cours aux intérieurs parfois  luxueux et parfois à l’abandon.

hôtel DjerbaC’est le cas d’un vaste patio où le jeune homme nous explique qu’avant une quarantaine de familles vivaient ici. Ne subsiste qu’une vieille boutique où règne un bazar incroyable. Nous achetons malgré tout deux cartes postales  cornées et jaunies à ce vieux monsieur. Nous en profitons pour engager la conversation avec cet homme paisible en l’ interrogeant sur les raisons qui font que ce patio n’est toujours pas récupéré par les terroristes de l’immobilier en plein cœur de la ville touristique d’Houmt Souk.

DjerbaSurtout quand on voit que des hôtels se sont constitués dans le même quartier avec les mêmes bâtiments. Il ne nous en dit pas plus et nous sourient avec dans le regard une grande douceur.

Nous lui disons au revoir et repartons déambuler dans les rues calmes à cette heure de l’après-midi.

Djerba porte

Je suis photographiée devant la porte de l’hôtel prestigieux, que nous avons franchi grâce à la complicité de notre guide, profitant de l’absence momentanée du gardien: je suis assise sur sa chaise!

Pour finir notre guide nous emmène dans un vieil escalier et nous fait monter sur les terrasses de Djerba…Nous lui sommes très reconnaissants de nous montrer la Djerba en dehors des rues programmées pour les touristes.

CARNET ROUTE VALERIE JEAN BIOGRAPHE

Après cette escapade ô combien agréable, nous repartons vers la place centrale, pour nous restaurer et tenter une dernière fois d’apercevoir Ridha.

En vain, nous ne verrons pas Ridha. Après manger, nous allons boire le fameux thé qui coûte le triple mais qui nous est offert par notre jeune guide qui voulait nous montrer qu’ils n’étaient pas seulement des pompeurs de devises mais qu’ils pouvaient aussi offrir quelque chose sans contre partie. Nous sommes très touchés par ce jeune homme sincère qui se propose d’emmener Sophie et Cécile à leur tour sur les remparts. Enfin nous rentrons à l’Hôtel. Le soir, Sylvie nous expliquera que leur chauffeur avec qui ils avaient eux aussi rendez-vous leur avait expliqué que Ridha et un autre chauffeur avait été renvoyé dès le dimanche pour une sortie à Tataouine mais qu’ils n’avaient pas vraiment le choix de refuser. Il parait que Ridha était en colère, je veux bien le croire.

Nous ne nous sommes donc pas revus.Nous nous retrouverons après cinq années quand de retour en Tunisie, il nous organisera notre escapade dans le désert. Arrivés à l’hôtel nous filons à la mer, encore délicieuse en cette fin d’après-midi.Djerba

Nous profitons des derniers rayons de soleil et du calme de la plage avant de se jeter une dernière fois dans le bruit marmaresque de l’esplanade centrale. Nous partons boire un dernier petit thé à notre café fétiche.Nous discutons avec Ahmed, le serveur qui nous explique qu’il ne fait que la saison et qu’ils ne savent pas s’ils sont repris d’une année sur l’autre.Alors que nous le félicitons sur la qualité du thé, le meilleur que nous avons bu pendant tout notre voyage, en retour il nous en offre un gracieusement.

Il ne reste plus qu’à prendre l’avion et de retrouver la grisaille de Nantes.

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Une réflexion sur « Circuit dans le désert tunisien »

  1. De très belles photos des paysages et un texte qui donne une bonne idée des excursions organisées. Bravo

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