Une échappée à Milan pour l’exposition universelle
Un petit retour sur notre escapade en terre lombarde, à l’occasion de la tenue de l’exposition universelle à Milan.
Avant de vous faire partager notre voyage, regardons d’un peu plus près ce que recoupe l’appellation « exposition universelle »
Qu’est ce qu’est une exposition universelle
Tout d’abord, il existe une différence fondamentale entre une exposition universelle et une exposition internationale.
Pour l’exposition universelle, comme celle de Milan, est défini un thème général auquel les pays participants doivent se conformer. Leur surface d’exploitation et de présentation est beaucoup plus grande et son temps d’ouverture est plus long puisque l’exposition dure 6 mois. Cet état de fait oblige les pays organisateurs à se doter d’équipements et d’infrastructures capables d’accueillir un très grand nombre de visiteurs qui transforme radicalement la ville.
Selon un cahier des charges (protocole), il est alloué un terrain aux pays invités qui doivent construire eux même le pavillon et c’est ce qui fait tout le charme et la notoriété des expositions universelles, chaque pavillon ayant son identité culturelle, véritable vitrine du pays concerné. A l’issue de l’exposition, les pavillons sont démontés et repartent dans leur pays d’origine sauf s’il y a eu accord avec le pays organisateur pour que le pavillon reste en place. Actuellement, les expositions universelles ont lieu tous les 5 ans mais cela n’a pas toujours été le cas.
Entre elles ont lieu les expositions internationales. Celles-ci demandent beaucoup moins d’investissement, sont donc moins coûteuse et ne dure que 36 mois au maximum et se déroule sur un espace moindre. Elles ont en général un thème plus spécialisé et c’est le pays hôte qui est chargé e la construction des pavillons, le pays invité ne s’occupant que de l’aménagement intérieur des pavillons. Cette différence de taille explique le succès des expositions universelles puisque les pavillons sont de véritables chef-d’oeuvre architecturaux originaux tandis que l’exposition internationale ne propose le même aménagement pour tous.
Liste des expositions universelles:
1851 LONDRES Angleterre
1855 PARIS France
1862 LONDRES Angleterre
1867 PARIS France/ Les bateaux mouches
1873 VIENNE Autriche
1876 PHILADELPHIE USA
1878 PARIS France
1880 MELBOURNE Australie
1888 BARCELONE Espagne / Parc de la Ciutadella
1889 PARIS France / Tour Eiffel
1893 CHICAGO USA/ Musée des sciences et de l’industrie
1894 ANVERS Belgique
1897 BRUXELLES Belgique / Mosquée du Panorama
1900 PARIS France / Le grand Palais
1904 SAINT-LOUIS USA
1905 LIEGE Belgique / Palais des Beaux Arts et Pont de Fragnée
1906 MILAN Italie
1909 NANCY France
1910 BRUXELLES Belgique / La Maison Delune
1911 TURIN Italie
1913 GENT Belgique
1915 SAN-FRANCISCO USA
1929 BARCELONE Espagne / La fontaine de Montjuic
1933 CHICAGO USA
1935 BRUXELLES Belgique/ Planétarium et le grand Palais
1937 PARIS France/ Le Palais de Chaillot
1939 NEW-YORK USA/ Parachute Jump
1949 PORT AU PRINCE Haiti
1958 BRUXELLES Belgique/ l’Atomium
1962 SEATTLE USA/ Space Needle
1967 MONTREAL Canada/ la biosphère
1970 OSAKA Japon/ Tour du soleil
1992 SEVILLE Espagne/ Pont de l’Alamillo
2000 HANOVRE Allemagne: Homme nature technologie.
2010 SHANGHAI Chine/ Musée de l’histoire: Meilleure ville, meilleure vie.
2015 MILAN Italie: Nourrir la planète, énergie pour la vie.
En face de certains pays vous pouvez voir les vestiges emblématiques qui ont été laissés après les expositions cette liste est loin d’être exhaustive d’autant que de nombreux éléments des pavillons ont été disséminés dans les villes organisatrices. Pour les dernières années, le thème associé à l’exposition.
C’est bien ce qui caractérise sa particularité, de laisser libre cours à l’édification de chaque pays participant qui fait le charme d’une exposition universelle.
Jusque dernièrement, les thèmes récurrents étaient de montrer les avancées techniques et technologiques du monde. L’enjeu commercial étant immense pour chacun des pays.
Depuis les dernières expositions, un thème est défini dont les enjeux même s’ils renferment un aspect technique et technologique, envisage d’y associer une réflexion plus juste de ces découvertes dans un environnement sociétal élargi.
Pour Milan cette année: Nourrir la planète, énergie pour la vie.
Tout un programme.
La préparation du voyage
Qui n’a jamais assisté à cet évènement planétaire ne se doute pas du temps nécessaire pour réserver…Prise d’assaut, les expositions universelles demandent à ce qu’on prévoit quelques mois à l’avance le transport et le logement pour avoir accès à des prix abordables le transport et le logement. car n’étant ouverte que pour 6 mois, les prix augmentent au fur et à mesure que s’écoulent le temps de l’expo et les possibilités s’amenuisent.
Pour ma part, j’avais regardé pour Shangaï à l’époque car j’avais un ami qui y résidait au moment de l’expo. Les tarifs d’avion n’étant pas à ma portée à l’époque j’abandonnais le terrain, me disant qu’il serait bien plus facile de me rendre à celle de Milan quatre ans plus tard et ce d’autant plus que je pouvais y emmener mes enfants.
C’est donc dès le mois d’avril que je me penchais sur la question. Pour celle de Séville, cela m’avait paru fort simple de réserver un appartement dans les résidences qui s’étaient construites sur le site à l’époque. Un coup de téléphone à la centrale de l’expo suffisait puis la réservation du vol…
Il en fut tout autrement pour Milan.
Aucune « résidence particulière », il fallait passer par les offres de location ou d’hôtel sur Milan. Décryper le plan de la ville pour trouver un logement au plus près dans un prix raisonnable pour 4 personnes. Google m’a bien aidé et j’ai vagabondé de site en site à la recherche d’une location m’offrant le confort, la proximité et un prix abordable.
Ensuite ce fut la réservation pour l’expo, plus compliquée avec des forfaits cumulés, famille, un jour, deux jours, des pass, des possibilités multiples pas toujours compréhensibles (incluant cela mais pas cela etc…) Bref calcul fait, je choisis la formule famille qui donnait accès à deux jours- Ne me demandez pas pourquoi pas trois on ne pouvait pas ou bien je n’ai rien compris!
Vols d’avion réservés pour avoir des tarifs compétitifs à savoir prendre un aller sur un des vols les moins chers et le retour dans les même conditions: cela nous laissait 4 jours-3 nuits.
Une fois cela fixé je n’avais plus qu’à choisir parmi les appartements repérés près de l’expo. Air’nb proposait de belles opportunités: réservation auprès d’un particulier ayant son appartement dans le quartier le plus proche de l’exposition.
Il n’y avait plus qu’à attendre 5 mois puisque nous partions pendant les vacances de la Toussaint: 15 jours avant la fermeture.
Le départ
Dès la réservation de l’appartement j’avais reçu un mail de confirmation très aimable de la propriétaire m’indiquant qu’elle reprendrait contact avec nous quelques jours avant le voyage pour donner les renseignements utiles à savoir comment nous rendre à l’appartement. Ce fut fait deux jours avant notre arrivée au téléphone car je n’arrivais pas à me reconnecter à mon dossier Air’nb…Nérina, la propriétaire nous indiqua donc très précisément comment arriver et le point de rendez-vous. Elle nous attendrait à la sortie de la station de métro Rho fero, station du site de l’expo.
Comme dans la plupart des grandes villes européennes, l’aéroport se situait à 1h de Milan. Nous voilà donc dans le train pour Milan, guettant avec vigilance notre changement pour prendre le métro. Après un parcours interminables dans les couloirs, on voit enfin une billetterie automatique avec de nombreuses qui faisaient la queue pour acheter les billets. Je regarde l’écran essayant de comprendre quel billet je devais prendre car il y avait deux possibilités: expo ou non expo. Les françaises devant moi prirent le billet non expo (je me suis dit que c’était réservé quand on rentrait dans l’expo ce qui n’était pas encore notre cas). Je leur demandai confirmation et elles me répondirent que je pouvais prendre le non expo. Ce que je fis.
Le trajet comportait une astuce que Nerina ne nous avait pas dit.
La ligne à un moment se séparait en deux et il fallait descendre et changer de quai ce que nous n’avons pas fait! C’est Nelson qui s’est rendu compte de notre erreur …nous devions remonter une dizaine de station et Nerina qui nous attendait…Bref enfin on sort du métro et on repère Nérina sur le bord du trottoir: Ouf on y était!
Nous nous excusons de notre retard à cause de notre erreur. Elle nous mit immédiatement à l’aise et sera pendant tout notre séjour aux petits soins pour nous.
Direction l’appartement. En chemin notre hôte nous montre les différentes commodités, magasins, restaurant, bar, arrêts de bus…puis nous conduit à l’appartement. Il est superbe, bien décoré, très propre…Comme si nous étions chez nous, loin des locations dénuées de vie. Cela à moins d’1/4 d’heure de l’expo: parfait.
Il était 5 heures et nous avions donc le temps d’aller à l’expo en entrée nocturne que j’avais pris soin de réserver la veille de notre départ. L’entrée se faisait à partir de 18h jusqu’à 11 h…Cel nous permettait de balayer les pavillons et de se faire une idée.
J’avais bourlingué sur les forums pour voir les avis…Tous indiquaient les pavillons du Japon, de l’Allemagne et de l’Arabie Séoudite…On verrait bien.
Nera nous indique quel bus prendre et nous voilà partis.
Premier soir: entrée nocturne
Dès le début de notre visite, la configuration m’a parue plus serrée et surtout plus ramassée autour de l’immense allée centrale. Les allées adjacentes ne s’étendant pas en profondeur par rapport à elle et l’espace entre les pavillons m’apparurent très rapprochés, ne laissant pas beaucoup d’espace pour les mettre en valeur.
L e pavillon de la Belgique offrait un espace déambulatoire, il n’y avait donc pas de queue. Je ne sais pas comment nous nous sommes débrouillés mais nous l’avons pris à l’envers! Nous nous sommes donc trouvés dans le grand bar, avant d’accéder aux installations du dessous, réservés aux serres où sont exposés des systèmes alternatifs de culture réalisable en ville: Cultures hydroponiques, aquaponie, culture d’algues et d’insectes…
Cette serre mobile est fixé sur un bassin avec des poissons. Elle tourne sur un axe, comme les anciens moulins et les cultures sont baignées de l’eau augmentée des éléments rejetés par les poissons. Les serres n’étaient plus ouvertes lors de notre passage…C’est là le problème des entrées en nocturne, les pavillons sont fermés à 21h et nombre d’entre eux, n’autorisent plus l’entrée dès 19h…
Le couloir d’entrée du pavillon présente une alerte que le visiteur ne peut pas rater sur l’urgence de la situation mondiale.
Nous sortons poursuivant notre déambulation. Des décorations thématiques ponctuent toute l’allée centrale.
Malgré l’heure, l’allée centrale déverse toujours autant de monde. Il semble que pour les milanais l’exposition soit devenue un endroit pour sortir car autour de nous, ce sont des familles parlant italien, avec des enfants, des poussettes…
Le pavillon du Vien-Nam s’offre à nous, lui aussi en mode déambulatoire, nous entrons. De l’extérieur, la structure est très jolie, composée de d’immenses palmiers en bambou, éclairés…
L’intérieur n’est qu’un vaste étalage de babioles à vendre sur un couloir qui fait tout le tour du pavillon. Au premier étage, nous sommes accueillis par un homme qui nous offre des chapeaux, ceux traditionnels que l’on voit portés dans les rizières par les paysans. Joséphine en prend un, mais observant la destinée des autres personnes devant nous, je m’aperçois que quelques mètres plus loin on demande 10 euros à ceux qui ont des chapeaux! Je lui dis de le rendre…Sans plus attendre, n’ayant rien à voir d’autres, nous sortons.
La fatigue commence à se faire sentir mais nous continuons espérant pouvoir faire au moins encore une belle visite. Nous longeons l’allée…La Thaïlande, est déjà fermée et nous ne pourrons admirer son architecture, étant inspiré des chapeaux des paysans des rizières (le gnob),seules les têtes de monstres mythologiques nous sourient montrant des dents acérées! L’Uruguay, vaste structure qui fait penser à un Fort Boyard de bois est également fermé.
Nous arrivons à l’un des pavillons vedettes de l’expo: la Chine. Nous longeons l’extérieur pour trouver l’entrée… Après avoir fait le tour, nous tombons sur la terrasse du restaurant d’où émanent des odeurs fortes d’huile chauffée…Non, ce n’est pas là…Nous retournons sur nos pas, et voyons par des ouvertures le spectacle d’un tapis de lampes changeant de couleurs…Nous essayons d’entrée par des escaliers mais on nous dit que ce n’est pas là…En vain, découragés, nous abandonnons, prêts à revenir demain.
Plus loin, le pavillon de l’Argentine, toujours sans queue, nous ouvre ses portes. Il n’est pas spectaculaire de l’extérieur, et encore moins de nuit! Il est composé de gros silos à grains avec une entrée bardée d’écrans…
Puis on débouche dans une vaste salle où des écrans immenses passent en boucle des photographies de l’histoire de l’Argentine. Se mêlent des photos d’indiens, de péones, de paysages et beaucoup de photographies de familles de paysans. L’endroit est calme, reposant et nous nous asseyons pour laisser se dérouler sous nos yeux tout le diaporama qui fait bien une demi-heure…
En redescendant l’escalier qui mène à la sortie, nous avons le plaisir d’observer des couples en train de s’échauffer pour la démonstration de Tango qui sera donnée un peu plus tard dans la soirée…Beau moment.
Nous retrouvons l’allée centrale avant de bifurquer vers le pavillon de la Pologne. Une longue entrée flanquée de murs en bois, façon cagettes de légumes empilées,se finissant sur un escalier.
Nous débouchons sur une grande terrasse agrémenté d’un jardin aux reflets magiques et changeants, accentués par d’astucieux miroirs plantés dans le décor. Il est illuminé de lumières aux couleurs changeantes, un petit sentier le traversant. C’est très joli, reposant, calme après le brouhaha de
l’allée centrale et nous avons la chance de le parcourir sans qu’il n’y ait trop de monde: une gageure! Après avoir traversé le jardin, nous redescendons à l’intérieur du pavillon. Sans qu’il y ait foule, il y a déjà plus de monde. Une boutique décorée avec soin
propose divers produits phares du pays.Nous levons la tête et oh surprise le plafond est en miroir!
Une longue maquette ferrovière faite en chocolat interpelle les enfants
Le chocolat est devenu gris depuis le temps du début de l’expo mais reste spectaculaire.
Nous traversons une salle où est proposé un documentaire sur les atouts du pays. Cela fait du bien de s’asseoir un peu! Après quelques minutes, nous rejoignons le fond du pavillon dont les murs sont noirs. Des oeuvres de peintres polonais nous attendent.
Nous sommes restés environ une heure dans le pavillon polonais et il est 20h30. Nous pensons pouvoir entrer encore dans un pavillon avant la fermeture fatidique de 21h… Nous continuons vers le pavillon de l’Arabie Séoudite mais ils ont clos les portes. Nous nous dépêchons de rejoindre le pavillon français…Un chemin s’ouvre sur un jardin qui nous emmène vers le pavillon…Malheureusement il faudra revenir le lendemain car lui aussi est fermé. Il ne reste plus que quelques pavillons ouverts quand ils proposent de la restauration.
De loin nous voyons une bulle illuminée et nous reconnaissons le pavillon de l’Angleterre…Il est ouvert: En haut se trouve un bar et nous discutons avec le barman, un jeune écossais qui n’est pas à sa première expo… Après un bon café, nous nous dirigeons vers l’énorme boule composée de milliers de led.
Cela représente les alvéoles d’une immense ruche, l’effet est magnifique et nous ne regrettons pas de le voir dans la nuit. Un sol translucide est posé dans la boule sur lequel on marche. Il reflète les éclats de lumière: l’effet est superbe…difficile à décrire. C’est un entrelacs de fer et d’ampoules…Magique!
Après être restés un petit moment sous ses étoiles électriques, dans une ambiance calme, nous redescendons dans la foule. Quelques pas plus loin, nous sommes attirés vers une pagode mise en valeur par un bel éclairage: c’est la pavillon du Népal, nous longeons un couloir dans un jardin en espérant qu’il sera encore ouvert mais non, nous ne pouvons qu’apercevoir le pavillon de l’extérieur.
Le pays a voulu reproduire l’univers des anciens villages des vallées de Katmandu, avec des temples portés par des colonnes, au nombre de 42 toutes sculptées à la main.
Nous commençons à être fatigués, il est temps de remonter vers la sortie, d’autant que Nera doit venir nous chercher. Encore quelques photographies sous la sculpture illuminée qui marque la moitié de l’allée centrale que nous remonter dans le flot de visiteurs.
On passe près d’un jardin destiné aux enfants: Joséphine et Mathieu ne résistent pas à la tentation d’aller sauter sur une espèce de toile tendue comme un tobbogan…
L’aire de jeux abrite aussi une énorme sphère sur laquelle est « cousue » de dessins d’enfants, qui semblent avoir été vernis.
Avant d’entrer sur le site de l’exposition, nous avions repéré un bar près du parking, il n’est pas encore l’heure de notre rendez-vous et nous pensons pouvoir nous réfugier au chaud car la température a baissé…Hélas, le bar est fermé, nous sommes déçus et attendons sur le trottoir, en nous disant qu’il est étonnant que le bar ne profite pas de récupérer les visiteurs jusqu’à la fermeture de l’expo à 23h alors qu’il n’est que 22h… Beaucoup de voitures viennent rechercher des personnes mais nous devons patienter…
Deuxième jour
Nera nous avait conseillé de prendre le bus de 9h30 pour arriver à l’expo un quart d’heure avant l’ouverture…Quand nous arrivons, l’esplanade est pleine à craquer , les portes ne s’ouvrant qu’à 10 h…Les queues sont gigantesques. Enfin nous entrons mais bien après les premiers visiteurs…Forts de notre expérience à Séville nous savons qu’il faut à l’ouverture foncer vers les pavillons les plus populaires pour espérer y rentrer.
Nous filons prendre la navette pour rejoindre les pavillons du fond de l’exposition dont celui du Japon, avec l’espoir de ne pas avoir trop à attendre… Hélas, les queues sont déjà bien longues…
Le pavillon américain semble dégagé: c’est parti. Un escalier mène à une terrasse où sont exposés de nombreux îlots d’information…Vraiment rien de spectaculaire. Des tuyaux d’aération en guise de décoration… Très vite, nous remontons d’un étage pour déboucher sur une très grande terrasse. Il est très haut comparé aux autres pavillons et offre une vue sur l’ensemble de l’expo…
A une centaine de mètres, nous nous amusons de voir le pavillon russe qui détrône en hauteur de quelques mètres le pavillon américain! L’attraction américaine se passe à l’extérieur. La particularité du pavillon est la grande « ferme verticale »en façade, qui produit une récolte quotidienne. Elle est composée de panneaux verticaux supportant des cultures, qui pivotent pour suivre le soleil. J’essaie d’attraper un piment mais ils sont trop haut…!
Puis nous traversons la Turquie, dont le pavillon est en forme de grenade stylisée (nar), qui a choisi de faire un projet alternant des espaces ouverts et fermés. Ainsi nous traversons une esplanade ornée d’énormes jarres décorées de mosaïques et de sculptures ressemblant à des paniers d’osiers avant d’entrer dans une des salles où sont exposées de superbes services à café et des objets traditionnels.
En sortant du pavillon turque nous passons devant celui de Monaco, structuré par un gigantesque échafaudage de conteneurs symbolisant le trafic incessant des transporteurs de marchandises sur les divers océans. Accolé à cette structure, une sculpture composée de troncs d’arbre brûlés symbolisant l’urgence à sauver les forêts.C’est l’oeuvre de Philippe Pastor : Les arbres brûlés, résolument à visée écologique; elle veut redonner vie aux arbres en dénonçant les agressions de l’homme sur la nature et montrer une société malade qui s’auto-détruit. Les troncs noirs et calcinés représentent la conscience à l’égard des problèmes de l’environnement.Le pavillon de Monaco, simple et efficace, à mes yeux, revendique la sobriété qui sied à cet évènement majeur organisé pour l’éveil de la conscience de tous.
Nous continuons, interpellés par des objets, sculptures, décorations ça et là…
Une teut-teut géante
Nous nous enfonçons jusqu’à l’extrémité de l’exposition afin de nous rendre à l’espace slow food… qui selon le texte de la brochure nous donnait envie d’aller voir cet espace: »
- L’installation l’Arbre de la Nourriture, par exemple, explique en quoi la nourriture est le produit de l’interaction de nombreux aspects différents : langage, culture, territoire, durabilité environnementale et sociale, cinq sens, convivialité et bien d’autres encore.
- Une autre installation, l’Homme de Maïs, est consacrée à la plante la plus cultivée au monde. On y explore la nourriture industrielle qui utilise très fréquemment cette céréale, notamment en identifiant sur les étiquettes les noms derrière lesquels elle se cache, et on en apprend plus sur ses origines et les pays qui la cultivent actuellement. La production alimentaire de petite échelle se mobilise désormais contre ce géant, porte-drapeau de l’agriculture industrielle, omniprésent dans les rayons de la grande distribution.
- Un énorme Sablier indiquera la vitesse, en constante accélération, à laquelle la biodiversité disparaît, et une série de photographies montrera les milliers de variétés de fruits, légumes, légumineuses, vaches, chèvres, brebis et autres races animales menacées d’extinction.
Quelle déception, une halle ouverte avec des jeux éculés, un pauvre arbre composés d’étiquette, une triste mappemonde…Bref je n’ai rien trouvé d’innovant ou d’intéressant, ni spectaculaire…
Nous sommes arrivés à l’extrêmité de l’expo et après avoir ingurgité un petit en cas, nous remontons l’allée centrale.
Un petit détour par les pavillons africains, qui se partagent des pavillons réduits au minimum, triés par thématique de leurs productions alimentaire (café, chocolat, sucre etc…). On croirait jouer aux richesses du monde…Tous présentent leur artisanat. Mat peut enfin s’exprimer!
Le pavillon de l’Iran nous attire par la verdure qui orne l’extérieur: nénuphars, cactus, arbres… la queue est importante mais cela avance vite. Il se présente comme un long couloir où de multiples plantes- choisies comme caractéristiques de 7 climats de l’Iran- et objets relatifs à la culture traditionnelle culinaire sont présentés sous un plafond voûté travaillé de métal à formes coniques. Une invitation à partager le repas, sous cette toile qui semble être le symbole du sofreh, la nappe traditionnelle dressée pour accueillir le repas offert aux hôtes.
Au bout de cette longue coursive, un immense écran déstructuré nous invite à un voyage dans la république islamiste, présentant l’histoire de l’agriculture du pays.
Nous poursuivons par la visite du pavillon de la Slovénie.On nous remet un petit autocollant à l’entrée, un petit coeur vert avec l’inscription « I feel Slovenia », le thème choisi par la Slovénie.
Un mur agrémenté de plante et de fleurs accueillent les visiteurs.
Ce pays nous fait voyager au travers de cinq thèmes: marais salants, les abeilles, les eaux thermales et minérales , randonnées pédestres et cyclistes.
On nous invite par petites étapes à toucher le coeur de la Slovénie par la sensibilisation. Sentir le miel, le thème de la ruche étant très présent dans la décoration; marcher dans du sel réputé apporter apaisement aux pieds, le thème slovène aborde aussi le thème « prendre soin de nous » . Cela implique de s’immerger dans la nature mais aussi d’être vivant dans le monde technologique qui est le nôtre aujourd’hui. C’est jouer, des ballons sauteurs sont accessibles aux enfants, s’essayer à la réalité augmentée grâce à des casques remis aux visiteurs…Dans cet espace on trouve l’idée de l’aventure avec l’exposition d’un petit avion, et une hôtesse qui nous guide pour nous exposer toutes les randonnées, à pied ou à vélo à faire (entre autre) en Slovénie. À la sortie nous recevons 5 graines de sarrasin.
En sortant nous nous dirigeons vers le pavillon allemand…Inaccessible tant la queue est immense. On décline! Et fourbus et nous nous accordons une pause en nous noyant dans des fauteuils confortables, dans un des bars bordant l’allée principale. Un bon café pour recharger les batteries, je trouve une place en face d’un jeune homme avec qui je sympathise…Après une bonne demi-heure de conversation il me dit être cuisinier au restaurant du pavillon allemand. Je lui dis que nous aurions bien aimé le voir mais que l’affluence des visiteurs est telle que nous avons abandonné!
Il doit retourner bosser et me dit de l’attendre qu’il va tnter de nous faire rentrer…Je suis sceptique mais pourquoi pas. Nelson commence à s’impatienter et s’éloigne tandis que je reste, profitant de ce contre-temps pour me reposer…C’est que faire une exposition universelle ce sont des kilomètres à parcourir!
Franck, mon nouvel ami allemand, revient en courant et me lance j’ai réussi c’est maintenant. heureusement, Nelson ne s’était pas trop éloigné et nous le chopons au passage. Franck me glisse devant le contrôles VIP, j’ai dit que tu étais ma tante. Oups je ne connais que quatre mots d’allemand !!! Ça passe et nous voilà dans le pavillon allemand et je dois dire que cela aurait été dommage de le rater.
Hautement instructif, l’Allemagne a mis un point d’honneur à faire une réelle information, concise, complète, précise sur l’état du monde. L’exposition est interactive, on nous remet des plaquettes qui quand on les passe au-dessus de tables connectées, s’animent avec un film…
Dans la pièce suivante, un hypermarché du futur démontre ce qui ne doit pas être consommé, en proposant de remplir son panier au moyen d’écrans…
Au premier étage on rejoint une vaste cuisine immense avec ustensiles de cuisine, plantes etc…Enfin nous sommes conduits dans une pièce où on va chanter…guidés par un animateur.
Quelle ne fut pas notre surprise en sortant du pavillon allemand de découvrir l’expo dans un brouillard épais…Nous avions prévu d’aller voir le show de l’Arbre prévu à la tombée de la nuit…Une affluence record malgré la température et surtout la visibilité.
Nous attendons quelques dizaines de minutes dans le froid pour voir au loin quelques faisceaux de lumière… Nous ne restons pas, on ne voit guère les effets escomptés de l’illumination, nous sommes trop loin pour entendre la musique et l’humidité nous pénètre irrémédiablement…Nous rentrons exténués.
Il est temps de rejoindre le pavillon russe. En s’approchant, je remarque la similitude des silhouettes du pavillon estonien et russe! Un dont l’habillage est tout en bois brut et l’autre dont on aperçoit l’avancée miroitante reflétant les visiteurs prêts d’entrer.
Il n’y a pas trop de monde, enfin la queue est raisonnable: nous tentons notre chance. Nous rentrons dans un grand hall, bien décoré où nous devons encore patienter un peu avant de pénétrer dans une immense salle baignée d’une lumière bleutée.

Au centre, un très grand bar emplit l’espace et nous comprenons qu’il faut attendre la prochaine séquence de dégustation. En attendant, nous pouvons décrypter l’information que nous livre un immense mur : les éléments chimiques qui composent toute notre alimentation. Impressionnant! Les personnes se rapprochant de plus en plus du bar, nous abandonnons notre lecture pour nous appuyer au bar: les serveurs arrivant pour l’ouvrir! suspens, qu’allons nous déguster qui puisse sortir de ces drôles de tubes phosphorescents?…Et bien divers sodas aux extraits de plantes
comme le Tarkhun…Mais Késako? Réponse en image!
Après notre rapide dégustation, nous partons vers l’étage supérieur en empruntant un escalier décoré de peintures symbolique à la gloire de la Russie qui a des vieux airs de tableaux de propagande style que l’on pouvait voir en URSS dans les années 60.
Nous débouchons dans une salle couverte de tableaux au motifs naïfs et colorés, que je trouve personnellement très joli même si en y regardant de plus près, il affiche des symboles du productivisme agricole…En tout cas c’est assumé!
Et le fameux marteau et la faucille qui comme chacun sait est le symbole du communisme. On se croirait revenir aux belles heures de l’ancienne Union soviétique sauf qu’un air de modernité s’en dégage avec ces bustes coiffés d’un foulard qui ne dépareillerait pas une boutique de mode d’une grande métropole..
Au centre de la salle, une sphère séparée en deux dont le fond renvoie des images.
Puis nous grimpons sur la terrasse qui domine toute l’exposition où est installé une autre bar à vodka celui-là…bon il est un peu tôt pour un alcool fort! Inutile de préciser que Joséphine simule…vous l’aurez compris! Nous redescendons vers un autre bar, qui propose encore de la vodka mais aussi du caviar…L’occasion pour moi de goûter ce nectar que je ne connais pas. Avec des gestes mesurés, le serveur nous tend une cuillère…c’est vrai que c’est délicieux, très fin, très subtil mais pas au point de me ruiner!
La visite est terminée et nous rejoignons la boutique où nous retrouvons les fameuses poupées russe et …Tadam!
Le tee-shirt à l’effigie de Vladimir Poutine à la modique somme de 99 €!!! Excuse moi Vladi mais là ça ne va pas le faire…tu fréquentes trop d’oligarches, et tu n’as plus le sens de la mesure…c’est un peu incohérent avec tout l’esprit collectiviste que tu as montré jusque là! En plus tu n’es même pas le petit père des peuples alors!
Voilà cette visite s’achève sur une note humoristique…mais le pavillon russe était vraiment une expérience enrichissante.
On poursuit avec le pavillon autrichien qui est une promenade bienfaisante…Ils ont élaboré un chemin dans une forêt autrichienne, reproduisant son microclimat, grâce au phénomène naturel d’évapotranspiration des plantes…Un peu d’attente mais rien de bien méchant!
Il commence à faire faim…Nous nous dirigeons vers le pavillon des pays du Moyen orient…Pour manger de la cuisine libanaise…Miam, je craque pour une montagne de gâteaux!
Ensuite après nous être posés et restaurés, une petite escapade chez les Egyptiens:
Nous retournons au début de l’expo en prenant la navette pour nous rapprocher de l’entrée…En chemin, nous avons la chance de passer à côté du pavillon irlandais quand un groupe se produit…Super! Donc on scotch pour suivre les rythmes endiablés.
Nous parvenons à l’entrée de l’exposition, gardée par des statues. C’est la parade des géants, chacun étant inspiré des portraits du célèbre peintres Giuseppe Arcimboldo. Ils sont la représentation anthropomorphe des produits traditionnels italiens.
C’est l’artiste et metteur en scène italien, Dante Ferretti, qui a immaginé l’ensemble des décors et aménagements des artères de l’exposition avec une symbolique: le marché italien avec ses productions agricoles typiques et connues du monde entier.
Ce(tte) œuvre est mise à disposition selon les termes de la Licence Creative Commons Attribution – Pas d’Utilisation Commerciale – Pas de Modification 2.0 France.