La sauvageonne, La nature m’a sauvée
Un récit autobiographique dans lequel Jacqueline dévoile les misères de son enfance et de son adolescence. Une histoire qui décrit avec beaucoup de détails la vie d’après-guerre quand le monde rural et ouvrier était privé de tout, quand la tuberculose faisait des ravages… La nature sera l’espace dans lequel se réfugie la petite fille qui manque cruellement d’amour dans le centre pour tuberculeux puis plus tard, ses fugues la conduiront encore auprès des arbres, de la forêt et des champs.
Extrait du livre La sauvageonne
Au fil des jours
Les temps durs
Je suis souvent dans le passé à me souvenir de ces instants difficiles.
C’était à la sortie de la guerre, où l’alimentation manquait, nous n’avions pas de quoi faire un festin. Nous n’avions pas de réfrigérateur. Ma mère m’envoyait faire les courses très souvent, pour acheter… pas grand-chose : une baguette de pain, une pomme ou bien une banane. Lorsque nous avions besoin d’un litre d’huile, il nous fallait apporter un récipient ; pour les légumes secs, c’était au détail dans des sachets en papier. C’était bien ! Pas de déchets plastiques ou autre.
La lessive se faisait une fois par mois. Dans une grande lessive, sur la cuisinière. Le linge bien rangé autour d’un tube terminé en forme de champignons troués, ce qui permettait à l’eau bouillante de ressortir en pluie sur le linge et pour rincer, nous allions au lavoir tout proche. Il fallait faire des économies, ma mère me tricotait des chaussons trop vite usés. Elle faisait des écheveaux en détricotant de vieux pull-overs pour m’en faire des nouveaux. Rien n’était gaspillé.
Puis, pour me fabriquer un manteau elle n’avait pas le choix que de découdre ce vêtement râpé, retourner le tissu et me faire une capeline neuve. C’était une très bonne couturière et elle pensait que moi aussi je ferais ce métier. Mais les parents ne décident pas de notre avenir ! L’argent manquait et ce « vilain petit canard de mari » demandait des comptes. Combien de fois j’ai vu ma mère faire les fonds de tiroir pour trouver un sou, compléter la petite somme pour acheter un fromage ! Souvent je l’aidais à chercher cette petite pièce manquante, sitôt la pièce trouvée, on était soulagées et vite je partais acheter le fromage le moins cher. C’était la galère à la maison !
Rares étaient les bonbons !
Est-ce que j’avais des friandises ? Non, bien entendu, ma mère n’avait pas beaucoup d’argent, mais avec les sous de mes petits pains au lait, je m’achetais moi-même mes bonbons.
Quand elle s’absentait, je courrais vite dans le placard de la cuisine. Le buffet était haut et de couleur crème avec des portes en verre martelé des cuisines actuelles que l’on repeint. Je me pressais de monter sur une chaise pour voler des carrés de chocolat et des morceaux de sucre, le mélange des deux dans ma bouche était délicieux. À la maison je n’avais pas de sucreries, le sucré me manquait. Souvent dans le placard, il n’y avait plus rien, ma mère avait tout caché, alors je repartais déçue et je ravalais ma gourmandise.
Des marchands ambulants passaient une fois par semaine dans les cités : un boulanger, un épicier et un boucher. Quand j’entendais ce dernier arriver, je me pressais toute haletante devant son étalage de charcuterie, de viande rouge, de jambonneaux aux odeurs appétissantes flottant autour de mes narines.
Voir suspendus boudins, saucissons crus ou cuits me donnait faim. Le boucher était sympathique, à chaque passage il me donnait une rondelle de saucisson cuit à l’ail.
Puis quand l’épicier arrivait, je réclamais à ma mère une sucette, qu’elle m’achetait quand elle en avait l’envie, puis un jour elle me dit :
- Tu n’auras plus de sucettes.
J’insistais excitée, mais elle s’énerva et m’administra une paire de gifles devant le commerçant ! J’étais vexée et en colère contre elle. Je ne lui ai plus parlé pendant un certain temps, ce qui ne lui plaisait pas.
Le bonhomme aux yeux rouges
Souvent le soir, en automne à la nuit tombée, au moment de se mettre à table, ma mère m’envoyait à la cave chercher un litre de vin. Afin de revenir au plus vite, elle me faisait peur en disant : « Fais attention au bonhomme aux yeux rouges ». Quel était cet individu, ce monstre irréel qui me donnait la chair de poule et me faisait dresser les quelques poils que j’avais ? Il n’y avait aucun réverbère dans cette rue, je courrais toujours au plus vite pour ne pas rencontrer cet homme pouvant être couvert de poils comme un singe.
Quand je revenais, de ma course, seule en panique dans le noir, la peur me donnait des ailes, si bien qu’un soir, en cours de chemin je fis tomber mon litre de vin. Quelle catastrophe !
Bonhomme aux yeux rouges
Rentrée à la maison, je suis montée directement au lit sans souper, cela ne m’a pas gênée, dans mon assiette une panade chaude était servie où la cuillère aurait tenu debout. La panade était un plat de pauvres, mangé en soupe ou fait de pain rassis, d’eau, parfois de lait, mais c’était rare ; le tout bouilli donnant une colle gluante.
Rêves et évasions
Les vitrines de Noël
Tous les ans, au mois de décembre, au moment des fêtes de Noël, c’était le temps de la neige et des illuminations.
Le soir en quittant l’école, je pressais le pas pour m’arrêter devant toutes les belles vitrines. Je grimpais une côte raide en courant, je tournais à gauche, je passais devant le magasin du « Père Potin ».
Je stoppais devant une bijouterie aux éclats d’or, d’argent et de lumière puis je fonçais pour aller devant la vitrine de jouets, sachant pertinemment que je n’aurais rien que le regard comme cadeau…
Tous ces jouets me fascinaient, il y avait de très belles poupées rieuses aux dents de porcelaine, des baigneurs aux yeux bleus et aux joues rondes. Des trains électriques qui passaient sous des ponts, changeaient de direction et qui s’arrêtaient devant les gares sans autres manipulations. Je rêvais les yeux grands ouverts devant toutes ces fééries de Noël.
Tous les enfants finissaient par partir les uns derrière les autres, moi, je restais là, plantée dans un état second à ne pas pouvoir me détacher de toutes ces lumières magiques, le nez aimanté à la vitrine.
J’avais tant de désespoir devant cette grande baie que mon cœur bousculé me faisait très mal. J’avais le regard d’une enfant frustrée, triste. Je rêvais devant tous ces éclats de lumière et de jouets que je pensais n’avoir jamais.
Le froid s’installait, la nuit était là, il me fallait rentrer. Je n’ai rien oublié, mes souvenirs sont intacts, il y a de cela plus de 70 ans. C’est hier encore !
J’avais réclamé pour Noël une poupée. C’était une poupée en chiffon, très laide, elle avait le visage en carton bouilli, des cheveux crépus de laine. Cette fameuse chiffonnette a été le seul cadeau de tous les Noëls. Je voulais un petit lit, on me donna une cagette et des torchons en guise de drap. Des jouets uniques et simples !
Je m’amusais plus aisément dans la nature qu’à la maison.
Des années plus tard, aux Puces de Saint-Ouen à Paris, je me suis fait plaisir en achetant la poupée de mes rêves, celle dont j’avais rêvé des années durant devant les vitrines de Noël de Montbard. J’étais redevenue quelques instants une petite fille joyeuse, une enfant radieuse.
Mes rêves d’enfant
Premièrement, lorsque l’on est enfant on nous pose toujours cette question : « Que veux-tu faire comme métier quand tu seras grande ? »
Quand on est coincé dans une vie qui ne nous appartient pas, environné de misère et de tristesse, le rêve est ce qu’il nous reste.
J’étais, c’est vrai subjuguée par la danse classique. J’aurais aimé être danseuse, petit rat d’opéra, porter de jolis tutus bleus ou roses, des robes en dentelle, une couronne de princesse. Je me voyais sur les planches d’un théâtre, le rideau s’ouvrait sur un monde que je ne voyais pas et je dansais, je tournais en faisant des pointes. J’étais heureuse.
Beaucoup plus tard j’appréciais le patinage artistique et je regarde encore chaque compétition à la télévision.
Maintenant encore et demain, mon rêve serait de voyager au-delà de la sphère terrestre et côtoyer les étoiles, ce monde aux yeux de tous, mais inaccessible, magique.
C’est le rêve de vivre plus d’un siècle, avoir la joie de découvrir d’où nous venons, comprendre l’Univers, la science mystérieuse, la naissance de toute vie.
Savoir lorsque les êtres humains poseront le pied sur d’autres planètes, enfin savoir si les formes de vie extraterrestres existent vraiment, mais là j’y crois fortement.
Souvent on me reprochait d’être étourdie, d’avoir été la tête dans les étoiles.
Je m’évadais et je m’évade encore beaucoup dans l’imaginaire. Je suis une éternelle rêveuse.
Pourquoi changer alors que mes rêves, mes sensations m’ont sûrement apaisée en me faisant avancer dans la vie de tous les jours ?
La magie de mes souvenirs est éternelle où tant de choses en ouvrant une fenêtre sont apparues. Même l’éclat du soleil sur les monts herbeux me fait vaciller dans le passé, si loin, si proche que j’en oublie mes dernières années.
Nature enchanteresse au fil des saisons
Printemps fugace
C’était une nouvelle saison qui commençait. Aux abords des chemins, violettes et pâquerettes se dressaient fièrement, fragiles sur leurs tiges délicates, écartant les feuilles mortes des tapis de mousse encore gorgés d’humidité.
Des parterres de fleurs naissaient à profusion, des violettes aux parfums sublimes et volatiles se répandaient autour de moi. Des pâquerettes aux cœurs d’or, des pissenlits mordorés au milieu de multiples jeunes pousses d’herbes verdoyantes. Je m’asseyais sur ce tapis coloré en rêvant devant ce tableau aux mille facettes que seul un peintre pourrait étaler sur sa toile.
Tout en cueillant un bouquet de ces frêles fleurs sauvages, un violent orage retentit et me fit courir toute mouillée jusqu’à la maison en espérant ne pas me faire gronder. La vie nous prend à ses pièges, il n’y a rien d’autre à faire que de la respecter ?
Je profitais intensément de ces grands moments de solitude, j’écoutais le vent, regardais le ciel, j’étais émue et restais la rêveuse. Partout où j’allais, je me cherchais le creux d’un buisson, d’autres fois le creux d’un rocher où je me réfugiais, bien cachée au plus profond des bois. Je m’étendais sur la mousse et j’écoutais le murmure du feuillage. Au milieu de tous ces bosquets touffus, la beauté de ces endroits vivants m’apaisait.
L’été de lumière
Mon bonheur en été, lorsque les champs venaient d’être moissonnés, les épis de blé coupés, j’allais glaner quelques graines restées sur le sol, sous le soleil déclinant du soir. Les champs perdaient leurs manteaux dorés ; mon regard se noyait dans cette immensité lumineuse décroissante jusqu’au bout de l’horizon. Je portais à ma bouche une poignée de ces graines pour mâcher comme un chewing-gum, je ne sentais aucun goût de cette pâte, que je finissais par avaler.
Je n’envisageais pas un seul instant d’abandonner cette atmosphère si favorable à mon imagination. Ma petite vie dehors était tranquille, j’étais libre de mes mouvements. Tous les jours je découvrais de nouveaux endroits. J’allais me cacher dans les hautes herbes où je me fabriquais un bouquet de coquelicots et marguerites que je rapportais fièrement à ma mère. Il y avait aussi des œillets sauvages très rares, des petits herbiers que l’on appelait des herbes à poux.
Je regardais le ciel bleu, allongé au milieu de toute cette verdure, le vent frémissait à mes oreilles. À côté de moi les grillons chantaient, je ne bougeais pas, de peur de les déranger, de ne plus entendre leur mélodie. Je pouvais rester là des heures, à ne pas faire le moindre mouvement. J’étais comme un oiseau, épris de liberté, volant de mes propres ailes. Quand la maladie ne me clouait pas au lit, je courais dans la nature si fraîche, si envoûtante, si belle qu’elle me transportait dans des rêves un peu fous.
L’air était vivifiant, moins pollué qu’aujourd’hui. Je n’étais heureuse que dans ces moments-là. Je continuais de poursuivre mes aventures par des chemins de terre craquelée, bordée d’épineux églantiers aux fleurs simples.
Je partais aussi loin que possible de la maison et de toutes les habitations. Je me réfugiais près d’un ruisseau au bord duquel d’innombrables branches de saules se laissaient bercer au gré du vent, en accord avec le clapotement de vaguelettes cristallines. Je m’amusais à jeter quelques brindilles de bois qui couraient à toute allure se cognant sur de grosses pierres polies que ce ruisseau caressait.
Je les suivais du regard, mais parfois je courais à côté pour connaître leurs destinations, bien vite je m’arrêtais, car je manquais de souffle. Libellules et papillons aux ailes fragiles venaient se rafraîchir ou s’accoupler, se posant délicatement sur quelques gouttes de rosée, m’offrant un beau spectacle. J’étais heureuse devant tant de magie.
Au-dessus de ma tête, les oiseaux s’envolaient à tir d’ailes. Je restais sans voix, plongeant mon regard sur cette beauté qui m’enveloppait. Je n’étais pas seule, la vie grouillait autour de moi. Puis je sortais de mes songes ; la notion du temps n’est pas faite pour une enfant, il se faisait tard. Alors, bien vite il me fallait partir. Je rentrais à la maison en sachant que bientôt je reviendrais.
L’automne généreux
J’aimais me déguiser avec ce que la nature m’offrait. Je me fabriquais des bandes en feuilles de noisetiers reliées les unes aux autres par de petites aiguilles en bois secs, accrochées à une ceinture de verdure. Une jupe, une couronne dans les cheveux, des bracelets aux bras ainsi qu’aux chevilles, le tout confectionné de la même façon. J’étais parée de verdure puis dans un élan, je virevoltais avec dans mes mains de gros colliers de marrons.
Au cours de mes balades, je me laissais à vivre mes heures de liberté. Dans ce havre de paix, je ressentais un plaisir fou à me laisser porter par l’émotion qui m’étreignait chaque fois, là où je me trouvais si près du ciel prête à m’envoler dans le vent. Je sentais cette énergie couler en moi, elle me fortifiait telle une source jaillissant de la terre. L’osmose avec la nature me permettait simplement de rester vivante, j’étais prisonnière des petits bonheurs que j’étais la seule à connaître et cela m’enivrait.
L’hiver blanc
L’hiver s’installait pour une longue période de froid et de gel. Sitôt sortie du lit je me pressais à la fenêtre tirer un coin du rideau pour savoir s’il était tombé de la neige. J’étais joyeuse, lorsqu’à mon regard d’étendait sur les pentes douces de mes prairies, un tapis blanc inondé d’un soleil lumineux. Je me pressais de déjeuner et je m’habillais chaudement pour profiter au maximum d’être dehors.
Tous les gamins des cités avaient leur luge, moi compris, c’était sacré ! Ils étaient plusieurs frères et sœurs de la même famille. Je n’ai jamais connu de disputes, pas de désaccords. Nous montions à deux ou trois sur la luge, le poids faisait que la descente était plus rapide en évitant les obstacles sur la piste gelée où je me fabriquais de superbes glissades. De temps en temps je perdais l’équilibre et tombais lourdement, mais aussitôt debout, je recommençais. Le soir je restais tard sous les lampadaires allumés. Je n’avais surtout pas envie de rentrer. Les copains et copines étaient depuis longtemps au chaud, alors que moi je dévalais la colline à toute vitesse jusqu’à ce que ma mère me dise de venir manger ma soupe.
Je me suis toujours demandé pourquoi elle me laissait si tard dans la nuit, le froid, le brouillard, que faisait-elle ?
J’étais fragile et ne mettais pas longtemps à tomber malade. Le lendemain je me sentais fiévreuse, je baissais les yeux larmoyants et n’osais pas regarder ma mère. Alors elle me disait « pourquoi tu ne me regardes pas, tu es malade ? » Je lui cachais mon état fiévreux, car je ne voulais pas me retrouver clouée au lit encore pour des semaines. C’était une période de ma maladie difficile à supporter aussi bien pour ma mère que pour moi-même.
Aussitôt guérie je repartais dans la neige sur les pistes glacées, attendre le signal pour rentrer, où la chaleur d’une vieille cuisinière blanche au bois de charbon dégourdissait mes petites mains rougies par le froid hivernal.
Sur la plaque en acier poli, une bouilloire chantonnait doucement donnant un air d’une monotonie oisive d’une soirée d’hiver. Le temps était venu de souper, aller au lit, tout en rêvant de ma journée passée. Ma mère se levait la première allumer le feu. Dans les chambres il faisait très froid, pas de chauffage ; alors le soir dans ma couche, une bouillotte réchauffait mes draps.
Je me cachais sous mon gros édredon de plumes et de duvet. Au milieu du mois de décembre, ma mère m’envoyait dans la forêt faire de petits fagots de brindilles, ramasser des écorces de pin, de pommes de pin, et des écorces de sapin pour allumer la cuisinière le matin.
Je partais tranquille sous un ciel gris, plombé, avec ma remorque et quelques sacs de jute que je devais remplir et ramener à la maison.
Arrivée sur place, je regardais à gauche, à droite, c’était une sorte d’amusement dans cet environnement silencieux, où aucun son n’était perceptible, pas même le froissement d’ailes de petits volatiles.
La peur je l’oubliai tant qu’il faisait jour. Je me construisais une sorte d’abri, où je me mettais à couvert du vent et de la pluie. Cet abri fait de branches de sapin dégageait une forte odeur de forêt humide, de champignons cachés par de petites tâches de mousse vert olive. L’air, la pluie, les essences de résine me tournaient la tête. Le vent froid du nord était glacial, sous l’effort de l’air, les arbres tout nus se lamentaient d’avoir perdu leurs feuilles par milliers sur la terre détrempée.
Je me rappelle avoir porté un énorme bonnet bleu marine enfoncé sur le crâne que ma mère me tricotait les pieds dans le four de la cuisinière pour se les réchauffer. Je perdais souvent les couvre-tête alors ma mère m’envoyait souvent à la mairie de Montbard demander aux secrétaires si on leur avait apporté des bonnets perdus, mais je n’en ai retrouvé aucun. Autour de mon cou s’enroulait un gros cache-col, j’étais bien protégée des vents tempétueux.
Les heures s’écoulaient dans une atmosphère paisible et tranquille, alors pourquoi partir, quitter ce lieu où ma vie avait un sens ? Puis ma mère ne me voyant pas rentrer se trouva inquiète et vint à ma rencontre ; sachant l’endroit où elle m’avait indiqué d’aller.
De très loin j’aperçus sa silhouette, mon cœur se figea, la réalité m’apparaissait ? Elle ne m’a sûrement pas grondé à tort. Puis ayant oublié de ramasser des feuilles mortes de peuplier pour couvrir le peu de têtes de salades qu’il restait pour l’hiver dans le jardin, j’ai eu droit à quelques éclats de voix me disant que je ne pensais qu’à m’amuser. C’était la vérité. Lorsque je pense en écrivant à mes péripéties, le danger à mes yeux n’existait pas.