Nouvelle écrite en atelier d’écriture

Je voudrais une autre vie

Je voudrais une autre histoire dit la vieille femme. Ses yeux perçants noirs plombent mon esprit. « C’est moi qui aurait dû naître dans ce lit » assène-t-elle au miroir de l’’armoire de la chambre de ma grand-mère. Je suis désemparée et ne comprends plus. 

Les évènements s’’étaient enchaînés si vite. Je regarde le lit tandis que la femme secoue ses bras, faisant tinter la multitude de ses bracelets… Je n’entends plus que ce cliquetis qui persiste, lasse de mon ventre proéminent, je tente de me rendormir d’’un sommeil réparateur encore à demi-éveillée, consciente de vivre un cauchemar. Puis je réalise soudain que le cliquetis c’est la sonnerie de l’entrée. J’émerge ensuquée de mon songe. La sonnerie continue de grésiller désagréablement. Je me lève avec toute la lenteur des femmes prêtes à donner la vie et j’ouvre la porte. Une petite dame se tient devant moi, présentant  de jolis napperons blancs, disposés sur ses bras secs et brunis. Elle pose ses mains sur mon ventre et me dit : « Je peux te dire pour ton enfant ». Une sensation étrange m’’envahit comme un voile qui lentement tombe sur la réalité. Dans cet état vaporeux, encore dans la brume du sommeil,  je la fais entrer, prête à choisir un napperon. Elle se retourne alors vers ma chambre et s’’y dirige sans attendre.

Prise au dépourvu, je la suis et me rends compte à ce moment là que je revis la scène de mon cauchemar : celle du miroir.

La vieille femme se jette sur le lit et cherche avec un regard affolé les traces de son malheur toujours en balbutiant « C’’est moi qui aurait dû naître dans ce lit ».

Nerveusement je l’’observe,  marchant de long en large, ne sachant plus comment arrêter cette folie, d’autant que je ne connais pas la fin du rêve…ayant été réveillée avant! Je n’aspire qu’à une chose :  me retrouver dans mon lit douillet et dormir!

C’’est alors qu’’une chose effroyable advient : quand je passe devant le miroir le reflet me renvoie l’’image de la vieille femme aux yeux noirs.

Une  pointe me perce les  reins en même temps que cette vision me vrille le cerveau.

 

Le silence est  opaque dans la chambre. L’’enfant aux yeux noirs perçants regarde sa mère avec un sourire et une constance inhabituelle pour un nouveau né. Le lit, l’’armoire et le miroir brillent d’’un éclat bleu étrange comme les yeux de la maman.

Et tranquillement l’’enfant prit le sein.

Je m’’endors en balbutiant «  C’’est un jour saint. J’’honore mes parents ».

 

 Vous aussi vous faîtes des rêves insensés qui vous entraînent dans un univers parallèles. racontez moi et si cette nouvelle vous a plus, dîtes le moi.

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